« Personne ne peut faire K.O au premier tour», prévient Bruno Amoussou

La télévision Canal 3 Bénin nous a offert un grand moment de télévision dans la soirée de ce mardi 2 février. Dans une émission spéciale diffusée aussi sur Golfe Tv, elle a reçu Bruno Amoussou. Fin connaisseur de l’environnement politique béninois, le Renard de Djakotomey a planché sur le cas Union fait la Nation, la stratégie de l’opposition et le ralliement du Prd et la Rb à Lionel Zinsou.

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On  espérait l’entendre depuis plusieurs semaines, il a rompu le silence dans la soirée d’hier. L’on s’attendait  aussi  à ce que sa sortie médiatique contrattaque certaines déclarations de Me Adrien Houngbédji, elle l’a fait. Contrairement à ses habitudes, le Bruno Amoussou présent sur le plateau de Canal 3 ce mardi 02 février a été un peu plus directe dans ses réponses, avec moins, sinon pratiquement pas d’allégorie. Pourquoi l’Union fait la Nation n’a pas son propre candidat à la présidentielle de 2016 ? Quelle appréciation de la coalition Fcbe-Prd-Rb? Pourrait-on avoir un second tour à la présidentielle ?  Les réponses du président de l’Union fait la Nation à toutes ses questions ont été claires, raffinées ; même si,  certaines de ses propos peuvent susciter quelques controverses.

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L’Un en mode facilitateur

Pour Bruno Amoussou, le processus de désignation du candidat unique de l’Union fait la Nation n’a pas échoué. Au contraire, « l’important pour l’Un est d’atteindre ses objectifs » dont le principal est de « mettre fin au système Yayi». Toute la démarche de l’Union s’inscrit dans cette logique. Et pour ce faire, « nous étions prêts à tous les sacrifices y compris ne pas présenter un candidat propre à l’Un », a confié Bruno Amoussou. Il souligne qu’ «à une présidentielle, un candidat est un élément d’une stratégie. Il n’est pas utile d’en choisir un pour faire de la figuration.» C’est d’ailleurs pourquoi, pour la désignation de son candidat unique, l’Union fait la Nation a mis en avant deux critères fondamentaux. Le premier concerne la capacité du candidat désigné à rallier les autres forces politiques de l’opposition à sa cause. Le second critère est lié aux ressources financières mobilisées par le candidat. Mais à l’arrivée, aucun des candidats à la candidature de l’Union n’a rempli ses critères. Eric Houndeté et Emmanuel Golou, puisque c’est d’eux qu’il s’agit, ayant été frappés  par les critères, c’est à l’unanimité que les présidents de partis de l’Union ont voté sa nouvelle stratégie : «Ne présenter aucun candidat, mais soutenir tous les candidats inscrits dans une logique de rupture » avec le Yayisme, comme l’écrivait l’alliance dans son communiqué du 12 janvier dernier. Désormais, «le rôle de l’Un est de faire en sorte que tous les candidats de rupture dialogue avec elle et entre eux », explique l’ancien ministre du Plan de Mathieu Kérékou. A cet effet, la consigne de vote est la suivante : « Nous demandons à nos militants de soutenir les candidats de rupture favoris  dans leur localité », a-t-il lancé. Avant d’expliquer qu’il  ya  lieu de faire en sorte que l’ensemble des voix des candidats de rupture puisse permettre un second tour.«Seule la stratégie actuelle nous ferait gagner l’élection», insiste-t-il.  

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K.O impossible ; Zinsou est aussi homme d’affaire

Comment Bruno Amoussou apprécie-t-il la formation de la coalition Fcbe-Prd-Un, qui porte la candidature du Premier ministre Lionel Zinsou ? Contrairement à ce que véhicule cette coalition dite républicaine, le Renard de Djakotomey est convaincu qu’avec la réalité politique actuelle, «personne ne peut faire K.O» (gagner dès le 1er tour, Ndlr). Selon lui, la nouvelle mouvance fait une «addition numérique» qui ne tient pas compte de la réalité sur le terrain. Chez les Fcbe, illustre-t-il, « tous les membres de l’alliance ne vont pas dans la même direction. Ce qui les rassemble, c’est Yayi. Certains leaders ne suivent pas la consigne. » Dans la même veine, le 28 février prochain, de nombreux militants Fcbe ne suivront pas la consigne de vote de leurs leaders. Il demande que l’on fasse confiance au peuple béninois,  à sa  capacité  à  opérer le choix judicieux. Lequel choix sera de « sanctionner les responsables de la politique actuelle» ; avec ses scandales et sa mal gouvernance dont les résultats sont l’augmentation du niveau de pauvreté au Bénin de 2006 à aujourd’hui. Et l’un des acteurs dudit système est Lionel Zinsou, qui en est le porte-étendard à la présidentielle. «La personne de Lionel n’est pas en cause », commente Bruno Amoussou parlant du franco-béninois. « Zinsou est le candidat de Yayi et des Fcbe, poursuit-il. Nous faisons une évaluation politique. Et Lionel Zinsou, s’il est élu, fera la politique du groupe qui l’aura porté au pouvoir ».

Bruno Amoussou n’a pas manqué de se prononcer sur la question de la présence des hommes d’affaires dans la course à la Marina. Il pense qu’il y a « une focalisation inexacte sur les hommes d’affaires ». Un peu comme pour rectifier les propos du président de l’Assemblée Nationale qui déclarait jeudi dernier sur la télévision nationale que son parti, le Prd (Parti du renouveau démocratique) « ne veut pas que le chef de l’Etat soit un commerçant », Bruno Amoussou lâche d’un air ironique : « Lionel Zinsou est aussi un homme d’affaires. Il est un commerçant de ‘l’argent’». A ce titre, il n’est pas diffèrent d’un « commerçant de poisson » comme Sébastien Ajavon. Et pourtant, le Prd a fait de lui son candidat. Surprenant, n’est-ce pas !?

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