Peut-on limiter la tentation des jeunes africains au djihad ?

L’armée nigériane a annoncé avant-hier mardi, avoir arrêté au Nord-est du pays à Kano, un recruteur et formateur des jeunes au djihad. Abdussala Enesi Yunusa, recrutait et formait les jeunes pour aller combattre en Libye et en Syrie au nom de l’organisation Etat islamique.

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Au début de cette même semaine, des jeunes sénégalais postaient sur facebook en se réjouissant d’être allés faire le djihad en Libye. La semaine dernière, les médias internationaux annonçaient la mort d’un imam d’une mosquée à Kigali au cours d’une fusillade avec la police du pays. Il était descendu du véhicule de la police et tentait de prendre le large. Il avait été arrêté après que Les populations eussent informé la police de son activité concernant le recrutement et la formation des jeunes au djihad. De tels recruteurs existent certainement dans tous les pays où les mouvements djihadistes sèment la terreur. Les mouvements terroristes doivent leur existence au nord Mali parce qu’ils disposent d’une main d’œuvre guerrière abondante. C’est-à-dire des centaines voire des milliers de jeunes combattants.

La branche de l’Etat islamique en Libye, n’a pu s’installer à Syrte, que parce qu’elle a une équipe de jeunes combattants très engagés. Les mouvements djihadistes qui endeuillent les familles en Tunisie et en Egypte, s’appuient certainement sur des jeunes éléments pour commettre les attentats. Ce sont toujours les jeunes qui constituent l’essentiel du bataillon du mouvement Al Shabab en Somalie qui étend la terreur au Kenya et en Somalie. Ce sont aussi les jeunes qui combattent en majorité pour le compte de Boko Haram au Nigéria, au Cameroun, au Tchad et au Niger. La présence de ces milliers de jeunes sur les terrains de combats, constitue la preuve de leur enrôlement dans ces organisations à travers la médiation des recruteurs locaux qui réussissent à les faire adhérer à leurs causes. Dès lors, il devient pertinent de s’interroger sur les stratégies à adopter pouvant permettre de décourager les jeunes  au Djihad. Il est évident que le discours et les propositions des recruteurs s’appuient sur les conditions de vie difficiles de ces jeunes.

C’est pour cela qu’il parait urgent que les autorités se penchent avec sérieux sur les problèmes des jeunes.  Plus précisément  sur leurs doléances récurrentes que les dirigeants peinent ou refusent de satisfaire. Il s’agit de la formation, de l’emploi ou des activités génératrices de revenus. En un mot, garantir aux jeunes, des conditions de vie décente. Décourager les jeunes au djihad ou les amener à résister aux propositions des recruteurs, passe par l’amélioration des conditions de vie de ces derniers. Choses  que ces organisations, leur garantissent ne fut-ce qu’en partie. C’est cette solution aussi que la directrice  du programme des Nations-Unies pour le développement, Pnud, en visite avant-hier au Mali a prescrite aux autorités maliennes. Au Premier Ministre qui la recevait au nom du Chef de l’Etat, elle a suggéré que le gouvernement réfléchisse sur les possibilités de création des emplois aux jeunes puisque l’oisiveté peut facilite leur recrutement par des organisations terroristes.

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Il est démontré qu’un jeune qui trouve ses marques dans la société, qui mène une activité génératrice de revenus  qui fonde une famille et qui satisfait les besoins élémentaires de son ménage,  serait plus difficile à enrôler que celui qui fait carrière dans le chômage, des diplômes ou formation à la main. Les jeunes sensibles au discours de radicalisation, seraient beaucoup plus des jeunes frustrés qui ont l’impression de vivre dans une société qui les marginalisent, qui les présentent comme la relève mais qui n’accepte pas de leur passer le témoin ou de les intégrer en vue de les préparer à ladite relève. Il est possible que de tels jeunes soient sensibles aux discours subversifs capables de les amener à se retourner contre la société qu’ils considèrent désormais comme étant la cause de leur misérable condition. Lutter donc contre l’attraction des jeunes au djihad dans les Etats africains, équivaut de la part des dirigeants à repenser sérieusement les moyens de résorption des problèmes des jeunes dans les Etats

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