Coalition de la rupture : Naissance d’un triomphalisme empoisonnant

A peine la Cour constitutionnelle a donné les résultats encore provisoires du premier tour qu’un excès d’optimisme et de triomphalisme s’est emparé des partisans de Patrice Talon.

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Comptant sur les ralliements forts bénéfiques de presque tous les autres candidats, ils crient déjà victoire comme si l’addition des pourcentages suffisait pour gagner. Parmi les deux candidats qualifiés pour le second tour du scrutin le 20 mars, Patrice Talon semble avoir le vent en poupe. Auréolé du soutien de presque tous les autres candidats- si ce n’est un quarteron qui traîne les pas- il part avec une chance certaine de gagner. Seulement, tout ceci reste très théorique dans la mesure où les soutiens des candidats ne peuvent être assimilés au soutien de tous ceux qui les ont soutenus, ni à une addition des pourcentages obtenus au premier tour. C’est pourtant cet exercice que s’adonnent les soutiens de l’homme d’affaires. On les voit claironner sur les réseaux sociaux et dans les rues la victoire certaines et écrasante de leur coqueluche. « Avec le soutien d’Ajavon, de Bio Tchané et de Koupaki, on a déjà gagné avec assurance. Le reste n’est que formalité. Le dimanche Talon sera le président du Bénin », se vante un responsable des structures de campagne de Talon. Ce genre de discours est fréquent dans les rues de Cotonou où on fait déjà des des projets sur ce quinquennat. Cette impression que tout est joué au premier tour et qu’au second tour, Talon sera plébiscité par tous ceux qui ont voté pour les autres candidats de la rupture qui le soutiennent actuellement est une erreur grave. La même d’ailleurs faite par les membres de l’alliance républicaine au premier tour et les responsables de l’Un en 2011.

C’est maintenant que le plus dur commence pour Patrice Talon parce qu’il hérite ainsi d’un électorat hétéroclite, instable où il y a  toutes les catégories des citoyens. Des plus sceptiques aux plus engagés en passant par les instables. Et une preuve vient d’être donnée par le Mozebe (Le mouvement de zem pour un Bénin émergent) qui bien qu’il ait soutenu Ajavon apporte son soutien à Lionel Zinsou. Dans l’Ouémé par exemple et surtout à Porto Novo, il se développe un sentiment de dédain pour le second tour. Beaucoup ne se retrouvent pas dans l’affiche finale. Ils ne veulent ni de Zinsou, ni de Talon. Ayant rejeté le choix de Lionel Zinsou au premier tour, ils ne se retrouvent pas dans celui de Talon que leur impose leur candidat Sébastien Ajavon. Parmi ceux qui ont soutenu Ajavon, une partie soutiendra Talon. Une seconde s’abstiendra et une dernière retournera vers Zinsou. Hors la victoire de Patrice Talon dépendra de la capacité de son équipe à capter réellement les voix de ses alliés. Si le taux de perdition est trop élevé, Lionel Zinsou -qui a compris qu’il ne peut compter sur personne et fait une bonne campagne- pourrait bien améliorer son score et, pourquoi pas, surprendre. Dans l’euphorie Talon, certains zinsouistes pourraient bien se dissimuler et frapper un coup dimanche. C’est donc maintenant que le plus dur commence pour Talon et ses nombreux soutiens

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