Remaniement au Bénin : Un dernier machin pour sauver la face à Lionel Zinsou

Mis sous boisseau le jeudi 10 mars dernier alors qu’il avait déjà reçu l’avis favorable du Bureau de l’Assemblée nationale, le nouveau gouvernement du docteur Boni Yayi ne réapparaît que le lendemain. Cinq nouveaux ministres y ont fait leur entrée. Pas très connus du grand public, tous ont été triés sur le volet par Boni Yayi pour des cahiers de charges bien politiques pour le second tour de la présidentielle.

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Les pressions n’ont pu arrêter Boni Yayi de rendre public son gouvernement. Au lendemain de la première tentative, Yayi a fini par faire sortir son nouveau gouvernement. Cinq nouveaux ministres font leur entrée au gouvernement. Presque tous des inconnus du grand public en dehors de Frédéric Dohou, qui fut, entre 2005 et 2006 un éphémère ministre de la communication du Général Mathieu Kérékou à la fin de son deuxième quinquennat.

Aucun des quatre autres n’ont occupé un poste officiel qui les propulserait sous les feux de la rampe. Et à chaque fois que le président Boni Yayi forme un nouveau gouvernement, il est toujours laborieux d’avoir une idée précise du profil et de l’itinéraire des personnes nommées dans le gouvernement. Il surfe sur beaucoup sur la virginité et la naïveté politique de la plupart de ces ministres qu’il transforme progressivement en des agents électoraux et des ministres récalcitrants pour la République. Pour cette fois-ci, l’ambition du Chef de l’Etat est claire. Ces nouveaux ministres sont nommés pour des objectifs politiques. Toussaint Adjéoulou est devenu ainsi ministre de l’intérieur.  Bien qu’exerçant dans ce ministère, il ne doit pas sa nomination à un parcours exceptionnel qu’il aurait eu. C’est au nom et pour la commune d’Agbangnizoun qu’il est nommé. En difficulté dans le Zou et surtout dans le 23è circonscription électorale, cet homme proche du ministre Gustave Sonon devrait renforcer le travail de la Rb et apporter l’effort de campagne pour renforcer le score de Lionel Zinsou au second tour dans la zone. Frédéric Dohou a une mission similaire dans une autre région. Il est nommé juste pour drainer les populations Xwla, Sèto et assimilés en appui à Noël Fonton vers Lionel Zinsou. Il y a de cela quelques semaines, on l’a vu organiser un grand meeting au hall des arts pour mobiliser ces populations pour Yayi. Domah bénéficie d’une fortune plus reluisante. Il est nommé ministre de la santé en sa qualité de membre du parti de l’honorable David Gbahoungba. Le nouveau ministre aurait fort à faire pour inverser la tendance dans cette région où les candidats Ajavon et Talon ont régné en maîtres. Valentin Sokpin qui atterrit au ministère de la micro finance a aussi son cahier de charges politique. Il vient d’Abomey-Calavi et est nommé pour renforcer le travail fait par Valentin Djènontin et consorts pour le compte du candidat Lionel Zinsou. Cette commune est considérée comme le « grenier électoral » du Bénin et Yayi n’entend pas la laisser aux mains des pro-Talons. Clarisse Amoussou qui atterrit au ministère de la famille aura la lourde mission de faire mieux que son prédécesseur dans une région qui a voté majoritairement contre le candidat de Boni Yayi. On peut donc comprendre que le remaniement ministériel n’a pour Yayi aucun objectif technique car en trois semaines, aucun ministre ne peut changer grand’ chose dans la politique sectorielle de son département ministériel, ni faire des réformes pour changer le cours des choses. Ils sont prioritairement nommés pour apporter leurs soutiens à l’effort de campagne en faveur de Lionel Zinsou. C’est ce qu’ils ont à faire en retour pour mériter les nombreux avantages que leurs nouveaux postes leur confèrent.  

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