Vote à cartes multiples : Les décisions d’Holo et Tiando sèment la confusion dans le Zou

Annoncée tardivement dans  la soirée de ce  samedi 05 mars, veille du scrutin présidentiel de dimanche 06 mars, la décision de la Cena autorisant le vote avec des  cartes d’identité  nationale  a provoqué des couacs par endroits dans le département du Zou.

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A Abomey et à Bohicon des électeurs venus avec la carte d’identité nationale ont été renvoyés dans la matinée. En plus de ceux qui sont venus avec des cartes d’identité, certains venus avec  les toutes premières cartes  de la Mirena ont été aussi renvoyés.  C’est le cas  au quartier au quartier Gankon-Ponsa dans le 2ème arrondissement où les populations ont fini par réagir exprimant leur mécontentement. «  Beaucoup de personnes sont arrivées le matin avec des cartes d’identité et ont été renvoyées par les agents de bureaux de votes » s’est plainte à la presse une vendeuse près du poste de votes N°2 de Gankon-Ponsa- salle de réunion. Edouard Djibou, président du Poste ce vote N°1 où a eu lieu l’incident a reconnu face à la Nouvelle Tribune avoir effectivement renvoyé des électeurs venus avec des cartes d’identité et certains avec les cartes Mirena réalisées en 2011. « Selon les instructions que nous avons reçues, il faudrait que les gens votent avec les anciennes cartes de Lépi là, les cartes biométriques.  Dans la population, il y  a  certains qui sont venus avec l’ancienne carte Lépi ou avec la carte d’identité nationale disant qu’ils vont voter.  Ce qu’on a refusé et la population s’est soulevée ».  Face à la fronde a-t-il ajouté, « on a fait appel au coordonnateur de  l’arrondissement qui s’est dépêché rapidement pour venir remettre les pendules à l’heure. Finalement il a  demandé que mention soit faite  dans le Procès verbal.

Manque d’information ou zèle ?

 A la question de savoir s’ils n’étaient pas informés de la décision de la Cena annoncée dans la soirée de samedi le président du bureau de vote répond : « Nous on ne sait rien. On suit l’ordre du coordonnateur d’arrondissement.  Et selon ce que le coordonnateur nous a dit, c’est la seule carte qui est autorisée pour le vote.  Même ce matin quand on était là depuis 04H, c’est ce qu’il a répété. C’est à cause du soulèvement qu’il a dû dire de mentionner ça dans le procès verbal». A savoir si des personnes renvoyées le matin sont revenues voter, il assure que oui. Mais aux environs de 15h au passage de l’équipe  de la Nouvelle Tribune, des bonnes volontés continuent  d’appeler les personnes renvoyées le matin à voter.  D’un centre de vote à un autre, précisément à la maison des jeunes de Bohicon, le même problème s’est posé. Zinatou, une vieille, la soixantaine  et sa fille de la trentaine qui viennent d’être renvoyées  avec leurs cartes de 2011, se sont plaintes au micro de La Nouvelle Tribune.  «  Ce n’est pas normal. Ce sont eux-mêmes qui nous ont dit de venir avec les anciennes cartes ou les cartes d’identité pour voter. Nous sommes venus et on nous a chassés. Je ne suis pas du tout contente » a déclaré toute furieuse Zinatou et à sa fille de compléter « Nous sommes aussi des citoyens béninois non ? ». Un délégué de la Cour constitutionnelle qui s’est  ouverte sous anonymat a également déploré la situation des détenteurs de la carte de 2011.  Selon celui-ci, c’est cet incident qui est la tache noire dans le déroulement du vote qui a été marqué par un fort engouement au niveau des populations bien que dans le Zou, ils n’aient pas reçu les  nouvelles cartes d’électeurs.  Ailleurs à Za-Kpota et  à Abomey dans le même département,  le problème de la confusion des cartes a été également évoqué selon des journalistes contactés dans ces villes

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