Bénin : «La possibilité pour le gouvernement d’annuler un concours existe mais…»

Invité de l’émission Zone franche de la chaîne de télévision Canal 3 Bénin ce dimanche, Me Ibrahim Salami a apprécié la décision du gouvernement de suspendre les concours organisés courant le premier trimestre de l’année 2015.

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La suspension par le gouvernement Talon mercredi dernier à la faveur de son premier conseil des ministres, des concours organisés courant le premier trimestre de l’année 2015 suscite beaucoup de commentaires. D’aucuns estiment que le gouvernement n’a pas la possibilité de remettre en cause les résultats d’un concours. Mais invité ce dimanche sur le plateau de la chaîne de télévision privée Canal 3 Bénin pour  apprécier cette décision du gouvernement, Me Ibrahim Salami, avocat et professeur agrégé de droit administratif, pense le contraire.

Le juriste lors de son analyse a indiqué que le gouvernement a bel et bien les prérogatives pour décider de retirer les résultats d’un concours, et ce, à n’importe quel moment.

« La possibilité pour le gouvernement d’annuler un concours existe », a en effet fait savoir le constitutionnaliste avant de souligner que cette possibilité est cependant « encadrée ».

Me Ibrahim Salami a expliqué que qu’il y a des conditions dans lesquelles l’autorité administrative peut être amenée à annuler un concours de recrutement. Et entre autres conditions, le Professeur Salami parle de la preuve de la fraude.

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« Si on n’a pas apporté la preuve qu’ils ont fraudé, si on n’a pas apporté la preuve que l’administration a été complice pour qu’ils soient bénéficiaires de fraude, on ne peut pas remettre en cause, un an après, les résultats  d’un concours », a assuré Me Salami.  

Acte courageux et intelligent

Dans son analyse de la décision de suspension des concours à polémique, l’invité des confrères André Dossa et Landry Salanon a laissé croire que l’acte s’imposait. Car, pour Me Salami, sous le régime du président Yayi, « on avait l’impression qu’il y a des Béninois qui étaient plus Béninois que d’autres ». Et donc, semble convaincre Me Salami, « il fallait remettre les choses à plat ».  Dans ce sens, le juriste estime que le gouvernement fait bien en décidant provisoirement de suspendre les concours.

Lire ici Bénin : Ce que Me Salami pense de la nomination de Djogbénou

« C’est une décision provisoire et intelligente », a apprécié Me Salami bien qu’elle soit « courageuse » voire « suicidaire ». Ceci parce qu’il y a peut-être eu des personnes qui n’ont pas composé ou qui ont composé à deux endroits différents qui ont pu être déclarés admis mais il y a certainement des individus qui ont composé en bonne foi et qui sont réussis normalement.

Toujours dans la même veine, Me Salami pour qui on aurait pu installer le comité ad’ hoc et le laisser travailler pour en tirer les conséquences, pense qu’il faut faire un tri et ne pas mettre tout le monde dans le même sac. Il souhaite que les fraudeurs et leurs complices soient sanctionnés

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