Cameroun : procès des multinationales au parlement

L’influence des multinationales fait débat au Cameroun. Jean Michel Nintcheu, député membre du Front social démocratique s’est révolté contre ce qu’il appelle « la concurrence déloyale qui est de surcroît déséquilibrée »  des  multinationales dans les secteurs des produits pétroliers, de l’agroalimentaire dans son pays.  

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Selon le parlementaire qui tire sur la sonnette d’alarme, les multinationales s’aventurent sur des terrains réservés aux détaillants. Il y a dénonce-t-il, «  une prolifération de smarts ou échoppes » dans le commerce de proximité.  Il accuse directement Total.

« Total et d’autres multinationales installées au Cameroun n’ont pas vocation à faire dans  la distribution et le commerce de proximité dans le secteur de l’agroalimentaire » souligne-t-il. Il explique qu’« Il est inadmissible par exemple qu’une multinationale de l’envergure de Total, première capitalisation boursière du CAC 40 et une des plus grandes multinationales du monde, se permette d’ouvrir en plein cœur de Bonapriso ou ailleurs dans la ville un magasin ou une boutique de commerce de détail de l’agroalimentaire ».

En dehors de Total le député accuse les Asiatiques. « on assiste également depuis près d’une dizaine d’années à une invasion exponentielle et sans régulation de nos espaces marchands par des colonies de peuplement asiatiques et surtout chinoises qui ont fini par créer des bantoustans dans les grands espaces commerciaux avec tout ce que cela entraîne comme monopolisation du commerce de détail de certains produits et chômage de nos compatriotes commerçants de détail ».

Pour lui, le phénomène prend d’ampleur avec le silence coupable des autorités. « Dans un pays normal qui protège ses citoyens, l’activité commerciale doit contribuer à la compétitivité, à la création d’entreprises génératrices d’emplois et à la lutte contre la chômage » indique l’opposant. 

Absence de règlementation

Face à ce que dénonce  le parlementaire Jean Michel Nintcheu, les autorités camerounaises s’avouent impuissantes. Interpellé lors des questions orales au gouvernement, le ministre camerounais  du commerce Luc Mbarga Atangana a avoué qu’aucun texte ne régit l’exercice de l’activité commerciale entre le Cameroun et la Chine et de ce fait, des hommes d’affaires de l’empire du milieu en abusent.

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