Culture au Bénin : les propositions du Pr Bienvenu Akoha pour une rupture

Après plusieurs semaines d’observation du débat actuel autour du fonds d’aide à la culture et de la redynamisation du secteur des arts et de la culture en général au Bénin, le professeur Bienvenu Akoha sort de l’ombre et expose son diagnostic suivi de solutions.

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Il y’a eu un mauvais départ quant au développement culturel au Bénin, déjà même au lendemain de la Conférence des forces vives de la nation tenue en février 1990. C’est du moins ce que relève le professeur Bienvenu Akoha dans son analyse du sous-développement culturel du Bénin, et notamment de la brouille depuis peu au Fonds d’aide à la culture.

Aux dires de l’enseignant au département de linguistique à l’Université d’Abomey-Calavi, de tout ce que la conférence nationale a recommandé en termes d’institutions, tout a été mis en place mais dès lors qu’il s’est agi de la culture, ce fut un « black-out ». Avec pour effet, l’inapplication de la loi n°91-006 du 25 février 1991 portant Charte culturelle en république du Bénin. Cette inapplication reconnue par plusieurs acteurs culturels comme le mal du secteur, a pour cause la paralysie du Conseil national des arts et de la culture (Cnac) qui est une exigence soulignée dans le document de Politique culturelle du Bénin dans sa partie relative aux structures administratives de l’action culturelle. Tel que le mentionne le règlement intérieur du Cnac, c’est l’organe chargé de contribuer à la mise en application de la Charte culturelle du Bénin et d’aider le ministère de la culture à atteindre les objectifs fixés dans ladite charte.

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Mais il est à noter qu’après la création du Fonds d’aide à la culture (Fac) en 1992 conformément, d’une part à la politique culturelle dans ses points IV et VIII et d’autre part à la Charte culturelle en ses articles 29 et 32 qui recommandent aussi le Cnac, cette dernière structure n’a vu le jour qu’en 2002, soit une décennie après le Fac. Le mal a eu donc le temps d’étendre ses racines en profondeur. De plus, le Cnac outre ce retard, n’a jamais fonctionné jusque-là, mis à part deux séances que les membres ont tenu.

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Les clefs pour corriger le mal

Toutes réformes efficace et durable dans le secteur culturel au Bénin doit alors toucher cette racine, selon Bienvenu Akoha. Et c’est le moment à son avis, pour revoir de fond en comble, le mode de fonctionnement et de gestion du Fac et ses textes. Mais cette fois-ci, à la lumière des lois, insiste le professeur, président du conservatoire des danses royales et cérémonielles d’Abomey. Car, explique-t-il, il suffit d’appliquer la Charte, rien que la charte et toute la charte, pour que le Bénin redynamise sa culture.

«Si on l’avait appliqué, 25 ans après la Conférence nationale, chaque chef lieu actuel aurait au moins son centre culturel digne du nom; on aurait forcément le centre de recherche culturelle» ajoute le professeur.

Aussi, propose-t-il la relance du Cnac après une réorganisation structurelle. Il est également temps, à l’en croire, que le ministère de la culture se dote d’un centre de recherche culturel comme le stipule la loi portant charte culturelle en république du Bénin en ses articles 8 et 9. Aux dires du professeur, ce sont là des points capitaux sur lesquels il faut agir pour rendre effective la rupture d’avec ce mauvais départ pris après la Conférence nationale dans le secteur de la culture et pour que les arts et la culture connaissent enfin un vrai décollage en cette ère de nouveau départ prôné par le Chef de l’Etat, Président Talon,  et en lequel il -le Professeur Akoha- a foi

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