Retrait des gardes du corps: Houngbédji met en garde le Gouvernement

Depuis quelques jours, le Gouvernement de la rupture a pris plusieurs décisions qui annulent les anciennes pratiques sous le régime Yayi. Ce vent a également soufflé sur la représentation nationale. Désormais les gardes du corps sont interdits aux députés de même que l’utilisation de gyrophares.

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Les problèmes d’escorte, problèmes de gyrophare, problèmes de garde du corps et autres suscitent depuis peu des remous au sein de la représentation nationale, suite à une décision qui risque de faire grands bruits les jours à venir. Les députés ont décidé à l’unanimité de faire front contre ces décisions gouvernementales qui interdisent aux députés d’avoir des gardes du corps.

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Le problème a été posé hier, en marge des travaux de la plénière, par le député Jean-Marie Allagbé. Ce qui a suscité la réaction du Président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji qui a toutefois nuancé : « nous avons réfléchi à la question et nous ne voudrions pas mettre ses personnels de sécurité en difficulté par rapport à leur hiérarchie ».

Le Président Adrien Houngbédji a déclaré que l’intention du bureau de l’Assemblée nationale c’est de discuter de la question en plénière. Il n’a pas manqué de faire des mises au point au Gouvernement par rapport à cette décision. Selon lui, les avantages qui sont accordés aux députés sont des avantages qui résultent des délibérations de l’Assemblée nationale à raison de leur souveraineté et de leur autonomie.

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« Le Gouvernement ne peut pas, de son seul chef, décider de ce que nous devons faire en matière de sécurité. Tous ceux que vous voyez comme avantages à l’Assemblée nationale, au point de vue sécurité, au point de vue protocolaire, tout cela résulte de la décision de la plénière contre les gouvernements qui étaient en place » a-t-il signifié.

Pour terminer, il a décidé au nom de ses collègues députés de prendre des décisions en plénière qui seront soumises ensuite au gouvernement pour lui demander de tenir compte de ce que l’Assemblée nationale est une institution particulière dans la République. « Vous allez en France, le Parlement est souverain en matière des conditions de sécurité des députés, de l’hémicycle » a-t-il martelé

Probable clash entre Talon et Houngbédji

Les députés dans leur majorité sont allés contre cette décision du gouvernement qu’ils qualifient « d’arbitraire ». En tenant compte de ces propos acerbes du Président Houngbédji, on se demande déjà si face à ce dossier, ce ne sera pas un clash entre le Président de l’Assemblée national et son désormais alliés Patrice Talon. Pour preuve, tous les dossiers qui ont été gérés ces derniers jours au Parlement l’ont été avec le soutien dans l’ombre du Président Houngbédji. Mais cette dernière décision contestée risque de remettre en cause l’ambiance bon enfant qui lie les deux personnalités. L’institution parlementaire ne sera t-elle pas alors une épée de Damoclès sur la tête du Gouvernement du Nouveau départ avec ses nombreuses réformes constitutionnelles et institutionnelles annoncées en direction de l’Assemblée nationale. Le Gouvernement devrait revoir sa copie dans les prochains jours.

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