Mandat d’arrêt contre Katumbi : Kabila à l’école de Mahamadou Issifou

Coup de tonnerre en République Démocratique du Congo ce jeudi. Moïse Katumbi, l’opposant  et sérieux candidat déclaré à la prochaine présidentielle  n’est plus libre de ses mouvements.

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Il est inculpé d’« atteinte à la sûreté intérieure et extérieure  de l’Etat »  et « placé sous mandat d’arrêt provisoire» selon un communiqué du procureur général de la république  confirmé par des déclarations du ministre Lambert  Mende, porte-parole du gouvernement congolais. Hospitalisé dans un centre de santé après des échauffourées entre les policiers et ses partisans, l’opposant devrait donc passer du lit d’hôpital à la prison.

Kabila à la manœuvre

Qu’on ne s’y trompe pas, ce mandat d’arrêt dit « provisoire » contre Katumbi n’a pour commanditaire que le tout-puissant Président Joseph Kabila qui, sans mot dire, traque l’opposant comme du gibier. Peut-être que Kabila l’ignore, ce pathétique  drame politique qui se joue en République démocratique du Congo fragilise davantage les efforts de longue date pour pacifier l’intégralité du territoire congolais toujours en proie à des exactions de groupes rebelles. Aussi, assiste-t-on avec ce mandat d’arrêt provisoire, à une action de Justice aux ordres d’un Président devenu un monstre à la tête de son pays. Dire que Katumbi, Président du célèbre club du TP Mazembe faisant la fierté du Congo est devenu  un ennemi de  ce même pays au point d’en venir à nourrir le dessein de porter atteinte à sa « sûreté intérieure et extérieure »  paraît abscons. En vérité, Moïse Katumbi est une menace pour Joseph Kabila. L’opposant  a la carrure d’un homme d’Etat  et jouit d’un soutien populaire qui fait trembler Kabila dans son projet de fossilisation au pouvoir. Etant donné qu’il était aussi un ancien proche de Kabila, Moïse Katumbi en clapant la porte du parti au pouvoir pour se déclarer candidat connaît bien les failles du système en place qui n’a donc pas intérêt à l’avoir dans la course.  Du coup il faille le mettre au gnouf pour avoir le champ libre.

Kabila copie le mauvais exemple de Issifou

Sur le coup de ce mandat d’arrêt provisoire, on ne peut s’empêcher de voir que Kabila s’inspire de son homologue nigérien Mahamadou Issifou. Au Niger, le Président avait été obligé de coller à son principal challenger Hama Hamadou une étiquette de trafiquant de bébé pour le jeter en prison avec le concours de la justice.  Kabila s’en inspire donc. Mais dans son cas il se trompe royalement. Le cas béninois doit lui servir de leçon. Kabila en menant la  vie dure à Katumbi ne fait que grossir sa cote   de popularité et du coup lui dresse le tapis rouge pour le remplacer. Boni Yayi, l’ancien Président béninois ayant passé  son temps à traquer l’homme d’Affaires Patrice Talon a fini par faire de lui son successeur. Le peuple congolais n’étant pas dupe, que Kabila sache qu’il prépare Katumbi à prendre sa succession dans le fauteuil présidentiel en République démocratique du Congo.

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