Désillusionné par une série de braquages enregistrés après la décision de lever les postes de contrôle et de sécurité sur toute l’étendue du territoire national, le gouvernement béninois au terme du Conseil des ministres de ce mercredi, a précipitamment annoncé le déploiement d’un « plan spécial de sécurisation des axes routiers et localités » pour corriger son imprudence.
Le gouvernement Talon fait volte face aux braqueurs. En Conseil des ministres ce mercredi le gouvernement selon Pascal Irénée Koupaki, le ministre d’Etat, Secrétaire général à la présidence, a instruit les forces de défense et de sécurité de déployer un plan spécial de sécurisation des axes routiers et localités pour faire face à la série de braquages enregistrés ces dernières semaines au Bénin.
« Le Conseil des ministres a décidé récemment de lever les postes de contrôle et de sécurité sur l’ensemble du territoire national. Il se fait qu’on commence à constater une recrudescence progressive des actes de braquage dans plusieurs localités de notre pays » a déclaré le ministre d’Etat avant d’ajouter : « Les forces de défense et de sécurité ont été instruites par le Conseil des ministres pour faire face à cette situation. Un plan spécial de sécurisation des axes routiers et localités vient ainsi d’être élaboré et ce plan sera déployé dès ce soir ».
Il ressort donc que le gouvernement du Nouveau Départ se rend à l’évidence qu’il a pris un faux départ dans la gestion de la délicate question de sécurité nationale.
Les imprudences du gouvernement
Visiblement, sur la question sécuritaire le régime du Nouveau Départ fait preuve d’imprudences déconcertantes. En décidant de lever les postes de contrôle et de sécurité sur l’ensemble du territoire national quelques jours seulement après son installation le gouvernement ne visait que le règlement partiel du problème des rançonnements policiers quotidiens sur les routes béninoises.
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Il aura fallu des pertes en vies humaines dans les séries de braquages qui ont suivi pour que le gouvernement se rende compte de la conséquence dramatique de sa décision. Il se pose un problème de pertinence et d’efficacité de cette décision prise à la hâte par ce régime installé il y a moins de 60 jours. Bien que n’existant que de nom, ces postes de contrôle et de sécurité supprimés avaient une fonction dissuasive pour les malfrats.
Il faudrait à ce sujet que le gouvernement recherche des solutions aux rackets et tracasseries routières sans entamer la sécurité des personnes et des biens. En dehors de la suppression des postes de contrôle et de sécurité, l’autre imprudence du gouvernement qui pourrait se révéler plus dramatique est l’absence d’escortes dans les déplacements de certains ministres et parfois du chef de l’Etat lui-même. Malmené par la fièvre de la « sobriété », des ministres font des déplacements officiels sans un minimum de sécurité. Le Président Talon lui-même encore dans son élan d’homme d’affaires se permet des sorties en catimini sans l’encadrement sécuritaire nécessaire. Récemment des citoyens l’ayant aperçu aux côtés de la première Dame au volant au détour d’une visite amicale, ont pris des photos du couple qu’ils ont balancées sur les réseaux sociaux. Faut-il rappeler que sa sécurité doit être assurée parfois contre son gré ? Faudra-t-il l’irréparable à une échelle plus élevée pour que le gouvernement du Nouveau Départ sorte un autre « plan spécial » ? Faudra comprendre que sobriété n’est pas synonyme de légèreté sécuritaire
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