Secteur agricole béninois : L’Acma, une stratégie pour conquérir le marché nigérian

L’équipe directrice de l’Approche communale pour le marché agricole (Acma) au Bénin assistée de quelques producteurs a exposé à la presse, mercredi 11 mai 2016 à Cotonou, la particularité d’un programme pilote de 4 ans financé par les Pays-Bas et focalisé sur la conquête du grand marché nigérian.

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Un médecin compétent qui a fait un diagnostic fiable des peines que subissent les acteurs agricoles béninois à la base, et a proposé un remède propice pour une guérison certaine. C’est ainsi que Basile Bognaho, président du pôle d’entreprise agricole (Pea) d’Adjohoun, présente le programme Acma, Approche communale pour le marché agricole. Ces peines sont liées entre autres, aux difficultés d’accès au vaste marché au Nigéria, ou aux faiblesses du système des transactions transfrontalières qui, tels qu’il fonctionne ne permet pas à ces acteurs à la base de jouir à juste valeur du fruit de leurs productions.

Organiser les acteurs béninois et renforcer le lien avec le Nigéria

Acma, c’est en réalité un programme de 4 ans (2013-2017) financé par l’Ambassade du royaume des Pays-Bas près le Bénin. C’est un projet pilote mis en œuvre dans 22 communes de trois départements frontaliers avec le Nigéria à savoir l’Ouémé, le Plateau et le Zou.

« Il se focalise surtout sur le marché, notamment pour aider les acteurs agricoles du Bénin à conquérir le marché Nigérian.» informe le coordonnateur technique Constant Dangbegnon.

Le but, explique-t-il, est de « contribuer à l’amélioration de la sécurité alimentaire et l’accroissement des revenus agricoles des acteurs économiques béninois que sont les producteurs, les transformateurs et les commerçants. »

Cette approche, de manière spécifique, œuvre pour organiser les acteurs économiques afin qu’ils soient en mesure de décrocher des marchés vraiment rémunérateurs et profitables pour tous, accroître les échanges commerciaux avec le Nigéria et accroître la production tant en quantité qu’en qualité et son écoulement.

Face aux défis…

La mise en œuvre de tout ceci est assurée par un consortium dirigé par International fertilizer development center (Ifdc). Un consortium qui, d’après le Chef projet, Ursula Kohnen, se porte garant avec les producteurs, de trouver des marchés au Nigéria. Et juste avec l’huile de palme, le consortium en a trouvé de gros, des usines par exemple qui transforment 1000 tonnes d’huile par jour. Mais le premier défi qui s’est posé, à en croire le chef projet, c’est comment satisfaire la demande. « Nous avons trouvé le marché mais où sont les volumes ?» s’est-t-elle interrogée. Mais le programme Acma dans sa stratégie a trouvé une solution. Celle qui a constitué, fait savoir Ursula Kohnen, au réseautage à travers la création des pôles d’entreprises agricoles dans les 22 communes selon les produits dominants de chacune de ces communes. Pour l’instant, les produits pris en compte sont l’huile de palme, la noix palmiste, le maïs, le soja, l’arachide, le piment, le manioc et dévirés (garis, tapioca et lafun), et le poisson (frais et fumé).

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«Le mal aujourd’hui c’est l’individualisme au Bénin ; les coopératives existent mais seulement sur papier, or pour percer le marché nigérian il faut être en groupe » regrette-t-elle.

L’autre défi, c’est comment traverser la frontière. Mais visiblement l’équipe de gestion du programme fait face avec succès à chacune de ces problématiques.

Outre la composante ‘’l’offre et la demande’’ la stratégie de l’Acma repose également sur une approche communale à travers la création des cadres de concertation communaux ou intercommunaux (Ccc/Ccic) pour le lobby devant favoriser le commerce transfrontalier, l’amélioration du climat des affaires, entre autres. Aussi, cette composante comprend-t-elle le volet ‘’construction des infrastructures marchandes’’ auquel est alloué 40% du budget global du projet qui s’élève à 10 millions d’euros. « Acma nous permet de nous organiser et de nous affirmer sur le marché du  Nigéria » témoigne Basile Bognaho

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