« Agriculture, sécurité alimentaire et développement humain au Bénin », tel est le thème du rapport national sur le développement humain 2015. Le lancement de ce rapport a eu lieu hier mardi 07 juin 2016 à Azalaï Hôtel de la plage.
Au cours de cette cérémonie, Odile Sorgho Moulinier, la représentante résidente du Pnud au Bénin ainsi que les ministres Delphin Koudandé de l’agriculture et Abdoulaye Bio Tchané ont tous mis l’accent sur le rôle majeur de l’agriculture dans le processus de développement du Bénin.
« C’est le produit final d’un long processus(…), le fruit d’un travail de recherche », précisait Mme Odile Sorgho Moulinier, Représentante résident du Pnud au Bénin. Ce rapport de 144 pages est le fruit du travail d’une équipe pluridisciplinaire qui rend compte, statistiques à l’appui, de la situation du Bénin dans les domaines de la sécurité alimentaire, de l’agriculture et leur lien avec le développement humain.
Les auteurs ont travaillé sous la supervision générale de Lionel Zinsou, ancien premier ministre chargé du développement et de Rosine Sori Coulibaly, ex-coordonnateur résident du système des Nations unies au Bénin. Hier, c’est Janvier Alofa, économiste national du Pnud et membre de la coordination technique de rédaction de cette équipe qu’est revenu le soin de présenter le rapport. Il montrera avec force détails le lien qui existe entre l’agriculture, la sécurité alimentaire et le développement humain.
« La sécurité alimentaire, la lutte contre la faim et le développement humain dépendent en grande partie de l’agriculture.Outre son rôle dans la création d’emplois et de revenus, l’agriculture détermine également la disponibilité des aliments, pilier essentiel de la sécurité alimentaire. Ainsi, le taux de croissance annuel moyen voisin de celui de la population, la production agricole au Bénin ne satisfait pas encore complètement les besoins alimentaires des populations », avaient annoncé en introduction Lionel Zinsou et Rosine Sori Coulibaly.
Il est donc évident qu’il existe des interrelations entre l’agriculture, la sécurité alimentaire et le développement humain. Janvier Alofa n’en dira pas moins. Cette année, l’indice de développement humain – un indice composite qui permet de mesurer le niveau du développement et qui prend en compte la santé, l’éducation et le niveau de vie – est en progrès par rapport aux années antérieures. Il est de 0,480. En termes de classement au niveau mondial, le Bénin se situe à la 166è place, soit une perte de deux places par rapport à 2009. « Cette amélioration, précise Janvier Alofa, est due aux progrès réalisés dans les domaines de la santé et de l’éducation ». Pour être plus précis, l’espérance de vie s’est accrue de 12,3 ans. D’autres indices ont été abordés par M. Alofa. Il s’agit de l’indice d’inégalité du genre et de celui de la pauvreté muldimensionnelle. Se basant sur ces chiffres, il fait remarquer que, à l’instar des années antérieures, c’est toujours le département de l’Alibrori qui tient la lanterne rouge en matière de développement alors que celui du Littoral vient en tête.
L’agriculture, une priorité pour Talon
Présents à ce lancement, Delphin Koudandé et Abdoulaye Bio Tchané ont reconnu le rôle éminemment majeur que doit jouer l’agriculture dans ce processus de développement. C’est pourquoi ce dernier qui a officiellement lancé le rapport au nom du gouvernement, a insisté sur l’importance de l’agriculture pour le gouvernement de la rupture. « L’agriculture est une priorité de ce quinquennat », a-t-il fait savoir, ajoutant que ce secteur recevra un investissement massif qui permettra d’acquérir des machines et outillages modernes pour les groupements de paysans en vue d’accroître le rendement et de rendre cette agriculture plus compétitive.
Avant lui, Delphin Koudandé avait aussi levé un coin de voile sur l’ambition du gouvernement. « Une agence de développement agricole sera créé, le gouvernement entend faire le miracle pour que le Bénin atteigne la sécurité alimentaire en 2021 », a-t-il affirmé
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