Prévue pour avoir lieu aujourd’hui, mais reportée au dernier moment par le ministre de la fonction publique, la signature de la Charte nationale du dialogue social risque de souffrir de l’absence de la Confédération syndicale des travailleurs du Bénin (Cstb).
En effet, dans une déclaration rendue publique hier et signée par son Secrétaire général confédéral Paul Essè Iko, cette centrale émet des réserves quant à la signature de cette charte. Cette décision provient du fait que les premières actions de ce gouvernement ne rassurent guère la centrale. Tant le gouvernement de Patrice Talon fait la promotion des pilleurs de l’économie nationale et ne prend pas en compte la proposition de la Cstb d’élire et de révoquer (par leurs paires) les directeurs généraux des sociétés d’Etat. Pour tout cela, elle rapporte sa signature et se dit prête au dialogue.
Déclaration a propos de la signature d la charte nationale du dialogue social
Le 23 juillet 2016, la CSTB a reçu une invitation signée par Madame la Ministre du Travail et de la Fonction Publique conviant le Secrétaire Général de la CSTB à prendre part en personne à la cérémonie officielle devant marquer “ la signature de la charte nationale du Dialogue Social “. Cette cérémonie est fixée pour le jeudi 30 juin 2016 à 10 heures à la salle de Conférence sise au 4ème étage de la Tour Administrative B.
La CSTB publie la présente déclaration pour donner sa position et mieux aguerrir les travailleurs dans l’épineux combat pour la rupture et obtenir les meilleures conditions pour la satisfaction de nos revendications.
Notre expérience du dialogue social a été jusqu’à présent un marché de dupe. Cela a toujours permis aux pouvoirs en place notamment celui de YAYI Boni de faire passer ses positions contre les revendications légitimes des travailleurs.
Le dialogue social qu’on a proclamé n’a pas empêché et n’empêche pas la répression des travailleurs, le pillage des ressources publiques.
En conclusion le dialogue social est utilisé pour ligoter les mains aux travailleurs pendant que les autorités peuvent gouverner comme ils le veulent.
Voilà pourquoi nous avons réservé notre signature avec le pouvoir de YAYI Boni.
Le nouveau pouvoir donne t-il déjà suffisamment des gages de confiance ? Il est permis d’en douter.
Les pilleurs de l’économie courent toujours les rues. Les nominations, remerciements et placements se poursuivent à l’encontre des propositions de la CSTB qui demande de généraliser à toute la Fonction Publique ce qui se fait à l’Université à savoir : l’élection et la révocabilité des Directeurs Généraux.
Des décisions sont prises sans consultation des travailleurs et de leurs organisations, sans tenir compte de leurs avis et besoins et ceci dans tous les secteurs (santé, finance, enseignement, travaux publics, développement rural etc.…)
Le nouveau pouvoir ne nous rassure donc pas. C’est pour toutes ces raisons que la CSTB réserve à nouveau sa signature de la charte mais reste disponible à toutes négociations pour la satisfaction des revendications des travailleurs.
Le Secrétaire Général Confédéral
Paul Essè IKO
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