Les institutions de Bretton Woods n’ont pas publié ces derniers jours de communiqués qui alertent sur la situation économique du Bénin. Mais il est évident qu’elles ont à l’œil notre pays qui devient un de leurs mauvais élèves.
En attendant la fin des audits et les chiffres officiels, on peut bien faire foi aux déclarations d’Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’Etat chargé du plan dans une récente interview au journal français « Le Monde ». Selon lui, Yayi a laissé le Bénin dans un état catastrophique. « En 2015, le Bénin a un déficit de 10% du Pib, la dette représente 41% des recettes de l’Etat, les salaires pèsent pour 50% et 9% pour les autres charges. Au total, il manque entre 360 milliards et 450 milliards pour faire face aux charges de l’Etat ».
Ces statistiques qui font froid dans le dos ont été données par Abdoulaye Bio Tchané, ministre d’Etat chargé du plan et révèlent la situation économique actuelle du Bénin. Près d’une semaine après, aucune autre voix n’a contredit ces chiffres. On peut donc deviner les raisons des fréquentes descentes des délégations des institutions de Bretton Woods à Cotonou. Le Bénin ne se porte pas financièrement bien et il y a urgence qu’ils se penchent sur le sort du pays qui a besoin de soins intensifs. Le Bénin ne peut pas se développer avec ces chiffres. Si la conjoncture économique actuelle dans la sous-région peut expliquer ces difficultés, il y a d’autres raisons à cela. Selon toujours le ministre, cela s’explique par l’absence d’orthodoxie financière dans l’exécution du budget de l’Etat en 2015. En 2015, d’après les agents du ministère des finances, plus de la moitié des dépenses étaient hors budget. En 2014, il y avait déjà plus de 50 milliards d’arriérés », précise le ministre d’Etat avant d’ajouter que « de 2013 à 2015, la dette intérieure s’est accrue de plus de 10% du Pib ».
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Il est donc évident que la période concernée est celle comme on peut bien comprendre, ces chiffres parlent de la période de gouvernance de Yayi. Bio Tchané cite d’ailleurs quelques cas de malversation économique qui pourrait expliquer cette situation. Il a parlé de l’achat d’un Boeing 727 et des véhicules blindés coûtant excessivement chers. On peut donc comprendre les difficultés actuelles de trésorerie dont les signes sont de plus en plus apparents et qui font dire à beaucoup que l’argent ne circule pas. Pour y remédier, le gouvernement entend mettre en application un programme de réduction des charges de l’Etat. Aux termes des dix ans de pouvoir de Boni Yayi, le Bénin est devenu un pays très endetté, qui a gaspillé les recettes publiques pour des dépenses somptueuses et qui a du mal à faire face à ses charges. En 2010, Boni Yayi avait dit aux syndicalistes qu’il allait laisser un pays ingouvernable à son successeur. A voir comment les choses évoluent aujourd’hui, on peut dire sans se tromper qu’il a tenu à sa promesse
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