Fonds d’aide à la culture : sévère réquisitoire de la Cbaac contre le ministre N’Koué

Ange N’koué, le Ministre du Tourisme et de la Culture et des cadres de son administration ont «délibérément opté pour  le pourrissement de la situation » au Fonds d’aide à la culture, selon la Confédération béninoise des acteurs des arts et de la culture (Cbaac) qui a dénoncé des agissements de l’autorité de tutelle au cours d’un point de presse organisé ce dimanche 5 juin 2016 à la médiathèque. 

Montée d’adrénaline dans le rang des acteurs culturels.  Moins de trois mois après sa nomination, Ange N’koué  le premier ministre du régime du nouveau départ est déjà décrié par des acteurs culturels béninois. La gestion qu’il fait de la crise au Fonds d’aide à la culture (Fac) n’est pas du goût de la Confédération béninoise des acteurs des arts et de la culture (Cbaac) qui a donné de la voix ce dimanche 5 juin 2016 à travers un point de presse à la médiathèque de Cotonou. Après avoir mi-mars, décidé de la suspension du processus électoral pour le renouvellement du Conseil d’administration  du Fac et annoncé la création d’une commission chargée de l’élaboration des nouvelles réformes du ministère, le ministre selon la Cbaac, s’est  emmuré dans un silence nocif au fonctionnement du secteur culturel béninois. « Blocage total de la situation, absence totale de communication de l’administration ministérielle » dénonce la Cbaac dans une déclaration lue par le vice-président, Pascal Wanou. La Cbaac informe que la commission annoncée et pour laquelle 04 acteurs culturels de divers bords ont été proposés n’a pas été installée et n’a jamais fonctionné jusqu’à ce jour.

Péril en la demeure

Selon les acteurs culturels de la Cbaac parmi lesquels on retrouve de grands artistes béninois comme le roi Alèkpéhanhou, le comédien Pipi Wobaxo, le plasticien Philippe Abayi, il y a « mise en place  d’un système de caporalisation de  la gestion des ressources du Fac par le ministre, mettant en péril l’autonomie de gestion des ressources du Fonds d’aide à la culture, au mépris des textes en vigueur ».  Toujours à propos du ministre Ange N’koué dénonce vigoureusement la Cbaac, « l’autorité ministérielle a fait l’option de l’opacité dans la gestion de la crise en n’associant pas les acteurs culturels à sa résolution ». Alors que les administrateurs du Fac  arrivent au terme de leur mandat, la Cbaac  constate l’ «instauration d’une atmosphère de confusion, de dédain et de mépris à l’endroit des organisations faîtières légalement constituées et de leurs responsables…, le dénigrement et l’étiquetage systématique des responsables de fédérations aux fins de les décrédibiliser et de les diaboliser ». Pour la Cbaac, il n’y a aucun doute, « le ministre et les cadres de son administration ont délibérément opté pour le pourrissement de la situation en choisissant de laisser échoir le mandat des administrateurs du Fac, entrainant ce dernier dans un vide juridique » et « la mise en place d’un comité de gestion en lieu et place du Conseil d’administration en vue de lui permettre  de réaliser un certain objectif ». Et dans le viseur, assure la Cbaac, se trouve la cagnotte du Fac » qui devrait passer de trois à cinq milliards Cfa.

Appel à Talon

Face à la situation, la Cbaac lance un appel au secours au chef de l’Etat et à l’union de tous les acteurs culturels. « Nous lançons un appel vibrant et patriotique au chef de l’Etat, son excellence  le Président Patrice Talon afin qu’il se préoccupe personnellement du développement culturel de notre pays et de l’épanouissement réel des acteurs culturels » a déclaré Pascal Wanou.  Le ministre Ange N’Koué est lui même vivement invité à faire preuve d’«esprit de discernement, d’ouverture de dialogue, respect des textes ». Estimant que la menace de disparition pèse sur le Fac, la Cbaac appelle tous les acteurs culturels à rester mobiliser pour la défense de leurs droits et acquis.

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