Les Tatouages ou illusion de beauté ? Entre mythes et réalités

Notre société actuelle est soumise à l’influence d’une multitude de facteurs qui affectent le comportement des citoyens. Les idéologies, les courants philosophiques, les mouvements artistiques, les théories scientifiques et surtout les coutumes et modes influent, pas toujours positivement, dans notre vie quotidienne.

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Dans cette société, la valeur de l’apparence acquiert beaucoup d’importance ; la beauté et l’aspect externe de la personne sont prioritaires, et donc se tatouer le corps est fréquent surtout chez les adolescents. Ces techniques décoratives s’appellent « body art », un art où le propre corps humain est le matériel manipulé. Son acceptation sociale s’accroit de plus en plus.   

Actuellement, on estime que 39% des personnes de moins de 30 ans ont un tatouage, approximativement 12% de collégiens ont au minimum un tatouage, 26% qui n’en avaient pas voudraient s’en faire un et entre 25 et 35% de prisonniers sont tatoués.   

Étant donné que les instruments utilisés pour réaliser les tatouages entrent en contact avec le sang et différents fluides corporels, plusieurs infections peuvent être transmises si l’on ne stérilise pas les instruments de manière adéquate. Entre les infections potentiellement transmissibles, on mentionne le virus de l’hépatite C (VHC), le virus de l’hépatite B (VHB), le VIH et les tumeurs cutanées malignes.   

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Selon une étude canadienne, publiée à l’International Journal of Infectious Diseases, les personnes tatouées ont une probabilité 3 fois plus élevée de s’infecter du virus de l’hépatite C (VHC) que la population en général. Le risque augmente si celui-ci se réalise dans une prison, dans la rue ou par un ami, car dans ces situations, les mesures de sécurités ne sont pas au rendez-vous. Cette analyse s’est basée sur les résultats de plus de 100 études de 30 pays.   

Différents articles scientifiques établissent une relation entre tumeurs malignes cutanées et tatouages et la couleur serait le facteur de risque. La raison est que les encres utilisées peuvent contenir des éléments toxiques qui pourraient causer le cancer de peau. Les éléments toxiques peuvent être le cobalt, l’aluminium, le sulfure de mercure, le plomb, le cadmium, le chrome, le nickel et le titane. Les encres à tatouage de couleur « bleue et rouge » contiennent souvent ces éléments. On précise que la présence de ces éléments toxiques dans l’encre a tatouage ne débouche pas directement sur le cancer ; c’est-à-dire, avoir été tatoué avec une ‘encre toxique’ n’est pas un motif suffisant pour développer un cancer de peau. Il y aurait la participation de multiples facteurs comme l’exposition aux rayons solaires, l’âge, le sexe, la couleur de peau, entre autres.    

Actuellement, Les experts parlent publiquement contre l’ « art des tatouages solaires », une nouvelle forme utilisant les filtres solaires pour se bronzer la peau en forme de tatouage temporaire.    

Une étude récente réalisée en 2015 par « le Skin Cancer Foundation et l’American Cancer Society », affirme que les brûlures solaires détériore l’ADN de la peau, accélèrent le vieillissement de la peau et augmentent le risque de cancer de la peau. Selon cette étude, 5 brûlures durant la jeunesse augmente à 80% le risque des mélanomes malins. Ce risque est 2 fois plus élevé à plus de 5 brûlures solaires.      

Les brûlures solaires sont très dangereuses.  » Une peau bronzée saine en réalité n’existe pas. La peau bronzée est une peau endommagée parce que la brûlure peut disparaître, mais les effets négatifs restent, et continuent de s’accumuler au fil du temps et augmente le risque de cancer de la peau ».  

De nos jours, il est peu recommandé de s’opposer directement à ces pratiques. La grande acceptation sociale du tatouage demande plutôt des mesures d’orientation et d’information. Par exemple,

  1. Se tatouer chez un professionnel accrédité
  2. Stériliser tous les instruments qui entrent en contact avec sang
  3. Vérifier régulièrement que le tatouage ne s’est pas infecté   
  4. Eviter de s’exposer beaucoup aux rayons solaires
  5. Vérifier les étiquettes d’encres de tatouage …. etc.

Dassouki TEGNAMI
Etudiant en Médecine à l’Hôpital Universitaire Clinico-Chirurgical Faustino Perez Hernandez/ Ecole Latino-Américaine de Médecine (Havane)

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