Trois mois pour moi, c’est peu pour porter un jugement de valeur sur les actions qui sont posées. Mais, on ne peut pas dire que durant ces trois derniers mois que rien n’a été fait. Beaucoup de choses et beaucoup d’actes ont été posés qui sont positifs.
Il y en a que nous ne partageons pas parce que ce n’est pas dans la ligne de la rupture. On a comme l’impression que nous tournons vers l’ancien système. Donc, si on ne sait pas faire, on ira vers la dérive.
Les premières actions que je juge utiles, c’est les réformes. Par exemple le problème du découpage territorial qui date depuis, si mes souvenirs sont bons, de 1999. Les politiciens n’ont pas voulu prendre leur responsabilité. Le président Talon a eu le courage de nommer des préfets et de fixer les chefs-lieux des nouveaux départements. Il l’a fait avec amour et patriotisme parce qu’il est ressortissant d’un coin où les habitants de cette ville-là aspiraient à voir leur ville être retenue comme chef-lieu de département. Je veux parler de Ouidah. Malgré quelques remous sur le plan social, il s’est démarqué et il a agi en responsable politique.
Les concours frauduleux comme il est convenu de les nommer. Ici aussi le président a fait œuvre utile. Puisqu’après les investigations sérieuses, le conseil des ministres a pris ses responsabilités en annulant ces concours où les fantômes se sont retrouvés admis. L’élément nouveau que j’apprécie, c’est que les résultats ont été non seulement publiés mais aussi les auteurs ont été identifiés. On a situé les responsabilités et il reste maintenant à aller plus loin en punissant. Parce qu’on ne peut pas végéter dans l’impunité. Donc, je crois que ce sont des actions vraiment importantes pour lesquelles, il faut féliciter le gouvernement.
Maintenant, il y a les problèmes de réformes institutionnelles et politiques. C’est bon parce que notre Constitution renferme des lacunes et 25 ans après il était nécessaire de la toiletter. Mais là où je ne suis pas d’accord, c’est au niveau des rémunérations. 500 millions de francs pour 35 personnes en un mois dans un pays où la misère côtoie les citoyens? Je ne suis pas d’accord avec. Les travailleurs, producteurs de richesses qui souffrent, ne peuvent pas voir les gens travailler sur un sujet qui concerne la nation et qui soient rémunérés de cette façon. On ne peut pas venir nous dire qu’on prône l’austérité et qu’en retour on dégage l’argent pour satisfaire les partisans. Ensuite, les nominations qui sont faites un peu en catimini piquent les gens. On ne fait pas une enquête de moralité et à la fin, on trouve certaines personnes qui sont nominées avec des casseroles. On se trompe et lorsqu’on se trompe, on ne persiste pas. Tout cela ne passera pas en perte et profit.
Quelle est votre position à propos du mandat unique?
Une autre faiblesse, c’est le mandat unique. Le Bénin a opté pour deux mandats et la question d’âge, c’est connu: pour être candidat, il faut avoir 40 ans au moins et 70 ans au plus. Donc pour moi c’est des questions qui sont déjà réglées à la Conférence nationale et valider par la Constitution qu’on veut réviser. On ne va pas masquer ou évacuer, par les humeurs, ce que nous appelons en syndicalisme des droits acquis pour notre peuple. Cette innovation là, pour moi, est de trop. Le président Talon a hérité, c’est vrai, d’une situation difficile. Mais, le mandat unique va conduire à la dictature