Depuis quelques années, certains quartiers de Cotonou, la capitale économique du Bénin, croulent sous le poids des ordures. A Aimlonfidé c’est un vrai bazar. Des sachets en plastique, emballages de yaourt et entrailles de volailles, épluchures de légumes et fruits ruissellent sur quelques mètres dans ce quartier bâtit sur le lac Nokoué.
Situé dans le VIe arrondissement de Cotonou, Aimlonfidé se trouve à Sainte-Cécile. Dans ce quartier où les pirogues, seul moyen de déplacement, vont et viennent, se procurer de l’eau potable est un tour de force majeure. La population doit mettre trois heures de temps afin de s’approvisionner en eau potable. Maisons en bambou et bâties sur pilotis, ambiance calme et feutré, les habitants, 1200 environs, doivent cohabiter avec les ordures, les infections et les bactéries tous les jours.
Il n’y a aucun endroit où nous pouvons jeter nos ordures, explique Jean, un riverain. On les jette donc dans le lac et celui-ci les emporte sur la berge. Pour s’approvisionner en eau potable, les femmes d’Aimlonfidé mettent des bidons de 25 litres dans des barques et vont chercher de l’eau qu’elles utilisent exclusivement pour faire la cuisine. Ces bidons ne sont pas couverts et l’eau est exposée au vent, à la poussière et aux microbes.
Ils voulaient une vie plus facile
La population d’Aimlonfidé est originaire de Ganvié, village lacustre situé à trois quart d’heure de Cotonou. Ils ont quitté leur village à cause de leur activité journalière : la pêche. Il devenait de plus en plus difficile de parcourir la longue distance entre notre village et la ville, nous avons donc décidés de nous installer ici, justifie Thibaut. La plus grande partie du poisson pêché ici est vendu à Dantokpa, le plus grand marché du Bénin.
Ils attendent les actions du gouvernement
Le quartier est entouré de grands quartiers de Cotonou tels qu’Aïdjèdo, Akpakpa et Gbèdjromèdé, tous pourvus de l’eau potable et bénéficiant d’un programme de recyclage des ordures ménagères. Nous espérons que bientôt, le gouvernement nous fera profiter d’un programme d’urbanisation qui nous permettra de surmonter nos problèmes, déclare Jean. Certains habitants affirment que tout ce dont ils ont besoin, c’est d’une prise de conscience de leur propre responsabilité. Nous pourrons ainsi améliorer nos conditions de vie affirme Thibaut.
Le quartier d’Aimlonfidé dispose de quelques citernes d’eau pour faire des réserves mais la méthode n’est pas très efficace. En 1994, Monseigneur Isidore De-Souza avait fait construire un réservoir dans le quartier mais il ne fonctionne plus. Les habitants espèrent donc que d’autres personnes viendront les aider d’une façon ou d’une autre.
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