Au Bénin, un des aliments les plus consommés est le gari. Longtemps considéré comme la nourriture des pauvres, cette farine à base de manioc coûte de plus en plus chère selon les consommateurs qui appellent les autorités à agir.
Utilisé comme accompagnement de certains plats ou consommé directement, le gari est un aliment de base bien après ceux à base de maïs au Bénin. Consommé par les plus petits et les plus grands et considéré comme l’aliment des plus démunis, ce produit dérivé du manioc connaît une hausse de prix qui n’est pas du goût de consommateurs et revendeurs.
De six mille (6000) F Cfa, Victorine Bessan une revendeuse au quartier Ste Rita à Cotonou affirme que la bassine de cinquante mesures est passée à quinze mille (15.000) F Cfa. « Aujourd’hui le gari est devenu très cher, on achète la bassine à seize mille franc pour le ahaywé – farine raffinée de gari- et à quinze mille le moins bon » a-t-elle indiqué. Pour cette raison, poursuit-elle, « nous sommes obligés de revendre le kilo à quatre cent francs ou à trois cent cinquante francs selon la qualité de gari».
Cette augmentation drastique du prix de la farine de manioc est fortement ressentie par Henri Kodjo, apprenti-maçon, consommateur de gari. « Avant, avec deux sachets de 25f j’étais au top de ma forme mais actuellement il me faut jusqu’à 150F de gari» a-t-il confié. Un autre apprenti-maçon interrogé apprend qu’il a carrément réduit sa fréquence de consommation à cause de la cherté de la précieuse farine. « J’ai changé de fréquence de consommation. Je suis passé de cinq fois par semaine à trois fois par semaine en raison de la cherté » a confié celui-ci.
Au niveau des revendeuses, c’est la mévente qui s’installe. A ce sujet, témoigne la revendeuse Victorine Bessan « de quatre à cinq bassines vendues par mois auparavant, nous sommes passées à deux ou trois». Ne pouvant pas supporter l’augmentation du prix, Mohamed Fadékon, coiffeur au quartier Ste Rita Cotonou confie à son tour : «quand le gari devient chère, je n’achète plus».
Selon les consommateurs et les vendeurs, l’augmentation du prix de gari est la conséquence d’une baisse de la production de manioc. Pour cela, Mohamed Fadékon souhaite que « le gouvernement accompagne les producteurs dans la production du manioc ». Le coiffeur qui tient à consommer le gari pense que des prisonniers pourraient être envoyés dans les champs de manioc