Offre de services Vih/Sida au Bénin: Le Pnls engage le mécanisme d’implication du secteur privé

Le Programme national de lutte contre le Sida (Pnls), sur son ‘’chantier’’ d’implication réelle du secteur privé dans les offres de services Vih au Bénin, a réuni du 25 au 26 août dernier à Ouidah, toutes les catégories d’acteurs concernés pour discuter des modalités pratiques et d’une feuille de route pour l’effectivité de cette implication dont dépend l’atteinte des objectifs dans le secteur.

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Sans le secteur sanitaire privé, impossible pour le Bénin d’être aux rendez-vous 2020 et 2030 en matière de lutte contre le Vih/Sida. En réaction à cette réalité, le Programme national de lutte conte le Sida (Pnls) a ouvert la semaine dernière, le processus d’adhésion et de définition du mécanisme de mise en œuvre des activités de lutte contre le sida dans le secteur privé au Bénin. C’est à travers un atelier qui s’est déroulé du 25 au 26 août 2016 à Ouidah. Elargie à d’autres acteurs, c’était une réunion inaugurale du comité technique créé en mars derniers chargé de conduire l’implication des structures sanitaires privées dans l’offre des prestations et offres de services Vih au Bénin. L’objectif, indique le Coordonnateur du Pnls, Dr Ali Imorou Bah-Chabi, est de retenir les modalités simples, transparentes et pratiques pour parvenir à cette implication du privé. Laquelle implication vise à accroître l’offre de prestations et l’offre de services Vih au Bénin en prise en charge des personnes vivant avec le Vih (Pvvih), en prévention de la transmission mère-enfant du vih (Ptme) et en achat de services biologiques, d’après Dr Lucien Toko, Directeur de cabinet du Ministre de la santé.

Au-delà, Dr Lucien Dossou-Gbété, au nom des cliniques privées, voit en ce processus, un travail de rétablissement de l’équilibre du secteur sanitaire béninois qui selon lui, est bancal parce que reposant juste sur le secteur public notamment parlant de Vih. Il s’est dit heureux de savoir d’une part, que la clinique Louis Pasteur de Porto-Novo où il officie ne sera plus seule dans le Vih et d’autre part, qu’il y aura des critères crédibles bien établis et bien précis pour permettre à d’autres centres privés d’y adhérer.

Offrir les soins Vih à toute la population  

Selon Coordonnateur/Pnls, certes d’importants efforts couronnés de belles performances ont été faits dans la lutte contre le Vih ces dernières années au Bénin, mais une frange importante de la population est laissée pour compte. A l’en croire, les statistiques ont été souvent faites sur 70% de la population. Il y a donc 30% que la réponse nationale de lutte contre l’épidémie n’atteigne pas. Cette frange, c’est celle qui va dans les centres privés qui à eux seuls offrent des soins à plus de 40% de la population, à en croire le Dc du Ministre de la santé. Mais avec l’implication du privé, le Bénin pourra désormais prendre en compte l’entièreté de sa population en matière de lutte contre le Vih. Et par-dessus, espérer atteindre les 3-90 fixés par l’Onusida pour 2020. Il s’agit respectivement de dépister 90% des Béninois qui sont séropositifs, mettre 90% de ceux qui sont dépistés sous Arv et faire en sorte que 90% des Pvvih sous Arv aient une charge virale négative. Un triple objectif incontournable pour le but de 2030 qu’est de parvenir, par l’accélération des stratégies, à l’élimination de la transmission.

De l’expérience des centres de référence à la généralisation

Cette rencontre inaugurale de Ouidah a permis d’abord à chaque partie prenante de prendre connaissance des réalités de l’offre de services Vih tant dans le public que dans le privé. Dans le secteur public, modèle a été pris sur le Centre de référence pour la recherche et la prise en charge de l’infection au Vih (Crrpec) basé au Cnhu à Cotonou. L’exposé du professeur Marcel Zannou a permis d’appréhender les réalités liées surtout aux difficultés de ce centre pourtant public. Pour le secteur privé, c’est l’exemple de la clinique Louis Pasteur de Porto-Novo, d’ailleurs la seule réellement engagée dans le Vih depuis 2005, qui a nourri les réflexions. L’expérience de cette clinique présentée sous divers angles montre qu’elle a aussi connu des difficultés dans son parcours mais s’est dotée tôt au début, d’un mécanisme d’anticipation et de gestion qui lui a permis de maintenir le cap et d’être présentée aujourd’hui comme modèle au Bénin. L’histoire raconte même qu’entre 2013 et 2014, le laboratoire de cette clinique a été le seul recours sur le plan national.
C’est après ces partages d’expériences suivis de suggestions et plaidoyers notamment de la part du Dr Joseph Amoussou, responsable de la clinique Louis Pasteur que les différentes acteurs réunis ont discuté du mécanisme proprement dit de cette implication du secteur privé ; du processus et des critères de sélection des structures ; de comment et de qui financer la gratuité de la prise en charge Vih ; des attentes du secteur privé et de la feuille de route pour la suite du processus

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