Suppression du visa d’entrée au Bénin: Me Alao relève des incongruités dans la décision de Talon

C’est depuis quelques jours un secret de polichinelle. Les Africains n’ont plus besoin de visa pour entrer sur le territoire béninois. Le chef de l’Etat béninois, Patrice Guillaume Athanase Talon, en visite à Kigali les lundi 29 et mardi 30 août 2016, a annoncé la suppression du visa d’entrée au Bénin pour tous les ressortissants du continent noir (a lire ici).

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Cette décision, à en croire le chef de l’Etat va booster le tourisme béninois, inquiète certains observateurs. Notamment le  président du Groupe d’étude et de recherche sur la démocratie et le développement économique et social en Afrique (Gerddes-Afrique), Me Sadikou Alao, qui a animé dans l’après-midi de ce mercredi 31 août à son cabinet une conférence de presse pour faire part de ces inquiétudes.

Face aux hommes des médias,  Me Sadikou Alao a relevé le caractère improvisé de  décision du chef de l’Etat. « (…) Elle- la décision- ressemble un peu à   une improvisation », a d’emblée fait remarquer Me Alao avant d’expliquer la décision pose deux questions essentielles, une question de souveraineté et une question de sécurité.

Parlant de la question de souveraineté que la décision pose, le conférencier explique qu’avec la suppression du visa, les Etrangers qui viennent au Bénin sont alignés sur les mêmes conditions d’entrée sur le territoire des Béninois. Cette situation combinée avec l’absence de lois restrictives, notamment sur le foncier, pourrait à la longue « rendre le Bénin moins disponible pour les Béninois dont le pouvoir d’achat est faible ».  Très convaincu de ce que le chef de l’Etat « s’est laissé emporter par l’ambiance » et donc n’a pas consulté les institutions compétentes de notre pays pour voir la faisabilité, le président de Gerddes-Afrique pense également que « la parole présidentielle pourrait s’en trouver  quelque peu ulcérée ». Et ce, si  les institutions venaient à découvrir par exemple que la décision du chef de l’Etat n’est pas conforme avec nos lois. 

La sécurité également à rude épreuve

Les questions que posent la décision du chef de l’Etat ne sont pas que de souveraineté.  Elle pose également des questions de sécurité. Me Sadikou Alao pense que par ces temps qui courent, le Bénin peut se trouver envahis par des djihadistes avec cette mesure.

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« Les djihadistes  peuvent entrer au Bénin pour se procurer des armes dont ils ont besoin, surtout qu’on dit qu’au  Bénin il y a des armes qui circulent et qu’il y a des trafiquants (…) », s’inquiète le président de Gerddes-Afrique  qui pense que « ça peut être dangereux pour les Béninois ».

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