Boko Haram devenu Etat islamique en Afrique de l’Ouest au bord de la scission. Minée par une querelle intestine, la secte terroriste opérant dans la région du lac Tchad étale des signes d’éclatement sur la place publique.
Abubakar Shekau, le leader connu jusqu’ici est semble-t-il destitué par les responsables de l’EI au Moyen-Orient. Dans un communiqué diffusé à travers son organe de propagande, l’EI a annoncé la nomination de Abu Musab al-Barnawi comme le nouveau patron de la secte terroriste nigériane qui lui est affiliée. Une nouvelle affligeante pour Abubakar Shekau qui dans un message audio dénonce une trahison par certains membres dont al-Barnawi pour des « intérêts égoïstes ». Désormais dissident de la branche affiliée à l’Ei, Abubalar Shekau veut avoir sa branche à lui pour continuer sa barbarie qu’il appelle mission d’Allah.
La nouvelle de cet éclatement réjouit déjà certains qui voient une guerre fratricides entre les deux branches émergentes. On peut unanimement reconnaître une certaine fragilisation de l’organisation originelle. Mais de là à conclure que l’Afrique de l’ouest se libère de la racaille serait allé trop vite en besogne. Ne pouvant plus coexister, ces deux branches voudront à coup sûr migrer vers d’autres destinations, donc se lancer dans des opérations de conquêtes de nouveaux territoires à contrôler. Signalons que dans les milieux terroristes, les mouvements islamistes se livrent à une compétition noire dans la barbarie.
C’est en cela que l’organisation EI est passée championne devant Al Qaïda. L’heure n’est donc pas au repos pour les services de renseignements et de sécurité des pays d’Afrique de l’Ouest qui subissent déjà des incursions meurtrières des fous d’Allah. Il est plus que jamais temps qu'une franche collaboration soit de mise entre les services de sécurité de la sous-région pour enrayer de probables assauts meurtriers de ces deux branches émergentes et d’autres en formation. Cela s’impose, tout simplement.