Dépréciation du naira : Chute drastique des exportations du Bénin vers le Nigéria

La baisse de forme du Nigéria a de sérieuses conséquences sur les activités économiques au Bénin selon les conclusions d’une étude du Pnud et de l’Insae. Une baisse considérable des exportations pour lesquelles le syndicaliste Euloge Wilson a fait des propositions dans une émission sur la radio Océan Fm

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Selon les résultats des études réalisées par le Pnud (Programme des Nations Unies pour le développement) et l’Insae (Institut national de statistique et d’analyse économique), il y a une chute drastique des réexportations et exportations de produits du Bénin en direction du grand voisin de l’Est.

« En 2016, les quantités réexportées ont baissé de près de 50% et ne représente plus que 37% du riz importé au Bénin contre 61% en 2014. Egalement pour les voitures d’occasion, la baisse a été plus importante de plus de 72% » a  indiqué Siaka Coulibaly, coordonnateur Résident du Système des Nations Unies et représentant Résident du Pnud après avoir rappelé que les échanges du Bénin avec le Nigéria sont caractérisés par des activités de réexportation et d’importations de quelques produits d’origine nigériane.

En dehors du riz et des véhicules d’occasions susmentionnés, les études préviennent que « d’autres activités sont menacées comme le marché des pièces détachées ».  En conséquence directe de cette situation de chute des échanges commerciaux entre le Bénin et le Nigéria, il est noté que « les recettes douanières procurées sont en crise ».

« On note une chute drastique des recettes des impôts et taxes liés à la filière des véhicules d’occasion », a souligné professeur Servais Afouda, spécialiste du Nigeria, enseignant à l’université de Parakou et chercheur au Lares (Laboratoire d’analyse régionale et d’expertise sociale). Invité de l’émission «Eclairage » de la radio nationale (Ortb), il a indiqué que ces quatre dernières années, ces recettes ont connu une baisse passant de 108 milliards fcfa en 2012 à 91 milliards de fcfa  en 2015. Au premier semestre 2016, l’Etat béninois a fait 22 milliards fcfa de recettes liées aux véhicules d’occasion. Si la situation au Nigeria ne s’améliore, tout porte donc à croire que les recettes en fin d’année tourneront autour de 50 milliards fcfa.

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Solution : monnaie unique de la Cedeao

«Nous devons prendre le taureau par les cornes et réagir », a déclaré le syndicaliste et mandataire, Euloge Wilson au micro de nos confrères de la radio nationale. Ses propositions ; organiser immédiatement les Etats généraux de la filière des véhicules d’occasion, éponger la dette intérieure et diversifier l’économie béninoise. Le professeur Afouda rappelle que « c’est la 3ème ou 4ème crise de l’économie nigériane liée au pétrole et le Bénin en a toujours été victime ». « Toute économie est soumise à des chocs exogènes, a-t-il poursuivi. Mais il faut anticiper la résilience ». Faut-il dévaluer le francs cfa pour amoindrir les répercussions de la dépréciation du naira sur les économies de l’Uemoa ? «Pas besoin», a martelé Euloge Wilson. «On ne dévalue que lorsqu’on produit assez pour en exporter suffisamment, explique le professeur Afouda. Le Bénin ne produit pas assez.» Selon lui, la solution réside dans la création de la monnaie unique de la Cedeao

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