Avec la chute du régime libyen, plus rien ne va au Mali. Des armes en libre circulation sont tombées dans de mauvaises mains et depuis, un coup d’état mené par les hommes d’Amadou Haya Sanogo est venu plonger le pays dans un chaos qui a favorisé ensuite l’éclosion des groupes terroristes et des groupes rebelles, notamment celui du MNLA. Avec l’aide de la France, on a cru à la fin des hostilités au Nord du Mali, mais il n’en est finalement rien. Pourquoi cette situation?
Salif Keita, artiste malien internationalement connu pour son talent, mais aussi pour son engagement en faveur de la cause des albinos, s’est entretenu avec le magazine Jeune Afrique sur le sujet. Pour lui, pas de doute, tout ce qui se passe au Mali ne l’est qu’avec l’autorisation d’un pays: la France. Il insiste sur le fait que les ennemis ne sont pas les habitants du nord du pays.
Et pour étayer son argumentation, Salif Keita a sans détour accusé l’ancienne puissance de double jeu : « Je dis simplement que si la France voulait que la guerre s’arrête, ce serait fini demain. Le Nord est riche en pétrole, en uranium, et il est sans doute plus facile de marchander avec une minorité. Je pose aussi une question : qui a armé la rébellion ? Pour moi, Paris est en partie responsable. »
En d’autres termes, le chanteur malien accuse la France de vouloir laisser le chaos se perpétuer au nord du Mali pour diviser le pays, et ensuite négocier la gestion des ressources naturelles avec la minorité des touaregs. Un deal qui pour lui arrange non seulement les touaregs du nord, mais aussi la France.
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