CSTB : Le Gouvernement de Patrice Talon a franchi le Rubicon

Le Conseil des Ministres du mercredi 05 octobre 2016 vient d’adopter un décret portant interdiction d’activités des fédérations, unions, associations ou organisations faitières d’étudiants dans toutes les Universités Nationales du Bénin.

Publicité

Cette décision du gouvernement dit de la rupture pour un nouveau départ a indigné tous les démocrates et le peuple tout entier qui se demandent à quel jeu veut s’adonner le Président Patrice TALON. Les raisons de violence d’insécurité évoquée ne peuvent convaincre personne. On se croirait aux temps forts du parti-Etat PRPB où  le feu Président Mathieu Kérékou a dissout la Coopérative Universitaire (seul syndicat des étudiants d’alors), le samedi 27 avril 1985 parce que les étudiants dénonçaient la mauvaise gestion des biens de l’Université Nationale du Bénin(UNB).   C’est au prix du sang et de toutes sortes de sacrifices que les jeunes, les travailleurs et les peuples du Bénin ont pu venir à bout de la dictature autocratique du Parti-Etat PRPB de Mathieu KEREKOU. Grâce à ces sacrifices la constitution du 11 décembre 1990 a consacré certains acquis démocratiques dont l’article 25 qui stipule : «  L’Etat reconnaît et garantit, dans les conditions fixées par la loi, la liberté d’aller et de venir, la liberté d’association, de réunion, de cortège et de manifestation ». Il est connu de tous qu’aucune loi, encore moins un décret, ne peut interdire une liberté constitutionnelle. Alors,  l’acte que vient de poser le gouvernement de Patrice  Talon,  constitue une violation de la constitution du 11 décembre 1990 et une remise en cause des acquis démocratiques conquises aux prix de lourds sacrifices. L’intention du gouvernement est claire : réduire les étudiants au silence pour faire avaler les mesures scélérates d’invalidation de l’année académique, d’exclusion des étudiants, d’imposition du LMD et de la nouvelle carte universitaire puis l’annulation de la gratuité d’inscription. La prochaine étape pourra être la dissolution et la réglementation des syndicats des travailleurs et de toutes associations de défense de droits de l’homme. Les organes de presse hostiles à sa politique de remise en cause des libertés pourront être disciplinées ou dissoutes ;  mêmes les églises ne seront pas épargnées. Le  pouvoir césarise de Patrice TALON donne la preuve  qu’il  veut tourner dos au peuple qui l’a pourtant élu avec beaucoup de difficultés. Alors, la CSTB, invite tous les étudiants, les travailleurs et tous ceux qui sont épris de justice, de paix et de liberté à se lever comme un seul homme pour dire : Non à la violation des libertés démocratiques ! Non à la violation des franchises universitaires ! Non à la violation de la Constitution !

Fait à Cotonou le 06 octobre 2016
Le Secrétaire Général Confédéral Paul Essè IKO

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité