Budget de l’Etat, exercice 2017: les préoccupations de Houngbédji

C’est un secret de polichinelle. Depuis un peu plus d’une semaine, le gouvernement du président Talon a transmis à l’Assemblée nationale pour examen, le budget général de l’Etat, exercice 2017.

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Ce premier budget de l’Etat proposé par le gouvernement de la Rupture et du Nouveau départ est depuis au cœur de tous les débats, notamment du fait de son montant : 2010 milliards FCFA. Loin de verser dans la polémique autour du montant, la deuxième personnalité de l’Etat a salué « les défis que lancent le Chef de l’Etat le Président Patrice Talon et son gouvernement : le défi d’une mobilisation accrue des ressources, et le défi du capital-investissement». Tout en souhaitant plein succès au gouvernement, le président de l’Assemblée nationale a scruté l’horizon, et s’est interrogé sur la prise en compte des préoccupations de nos populations.

Lire ci-dessous un extrait de son discours évoquant ses préoccupations en ce qui concerne le budget

 « Je l’ai dit tantôt, c’est sous l’égide du consensus démocratique que s’ouvre cette session, et que nous abordons le débat budgétaire dont les travaux en commission vont débuter.

Ce qui frappe à première lecture, c’est le chiffre annoncé : le projet de Budget Général de l’Etat gestion 2017 s’élèvera à 2010 Milliards CFA contre 1423 Milliards CFA l’année précédente.

 Comme à l’accoutumée, nous l’examinerons avec minutie. Mais saluons au passage ces véritables défis que lancent le Chef de l’Etat le Président Patrice Talon et son gouvernement : le défi d’une mobilisation accrue des ressources, et le défi du capital-investissement.  Nous leur souhaitons plein succès ; leur réussite sera la nôtre, la réussite du Bénin.

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 La présente cérémonie d’ouverture m’offre l’occasion de scruter l’horizon, et de m’interroger sur la prise en compte des préoccupations de nos populations.

 En effet, le budget, considéré comme un véritable instrument de politique socio-économique, doit refléter les aspirations au mieux-être de l’ensemble des nos béninois.

C’est pour cette raison qu’il est important d’obtenir de l’exécutif à travers le projet de loi de finances, des réponses précises à certaines questions.

 Notre économie est en proie aux effets néfastes de la récession économique qui sévit au Nigéria, avec son corollaire de baisse d’activités, et de baisse de compétitivité pour l’industrie locale, et de réduction des recettes fiscales. D’où la question de savoir, si le projet de loi de finances qui nous est soumis permet de juguler les effets de cette crise.

 De plus, le gouvernement devrait partager avec la représentation nationale les options de politique économique qu’il a  choisies pour la relance de l’économie, au lendemain du collectif budgétaire voté en juin dernier. Nous devons en effet apprécier si les mesures proposées par le gouvernement prennent en compte la création d’emplois et la réduction du chômage, notamment chez les jeunes.

Dans cet hémicycle, nous avons procédé, il y a quelques jours, à la ratification de la convention relative à la COP 21 signée à Paris. Le projet de loi de finances a-t-il intégré la nécessité d’améliorer la résilience de notre économie aux chocs exogènes, notamment les effets des changements climatiques ?

Par ailleurs, nul n’ignore  que le Bénin est un pays de transit, pour ne pas dire de services. Dès lors, son déficit en infrastructures doit être résorbé, pour favoriser l’épanouissement du secteur privé et l’amélioration de la qualité des services que nous offrons aux pays de l’hinterland, dans un environnement concurrentiel.

La représentation nationale attend donc de voir traduites dans le budget 2017, des actions concrètes en matière d’infrastructures de transport, de TIC et surtout d’énergie.

La loi sur le partenariat public-privé étant une réalité après son vote récent, nous aurons à rechercher dans le projet de loi de finances, les dispositions prises par le Gouvernement, pour tirer le meilleur profit de cet instrument juridique.

Lors du dernier débat d’orientation budgétaire institué par la loi organique sur la loi de Finances, la représentation nationale a été informée des choix du gouvernement en matière agricole. Nous attendons donc du gouvernement, qu’il confirme les actions relatives à la diversification de l’agriculture béninoise, et à l’émergence de nouvelles filières agricoles aussi organisées que le coton.

Le développement touristique dont nous devons exploiter au mieux les énormes potentialités du Bénin, est aussi un sujet d’interrogation. 

Enfin, les préoccupations exprimées par les organisations syndicales et qui ont motivé les récentes négociations du gouvernement avec ces organisations, appellent l’intégration des points d’entente dans les priorités budgétaires. L’Assemblée Nationale en tant que porte-parole des populations, s’interrogera à juste titre, sur la question de savoir en quoi le projet de loi de finances soumis à son examen, apporte des points de satisfaction à cette frange de la nation, c’est à dire les travailleurs.

Au total, nous devons nous assurer que le projet de loi de finances intègre des mesure concrètes, pour améliorer la répartition des fruits de la croissance, en vue de la réduction de la pauvreté, et la réalisation des objectifs de développement durable, au sujet desquels notre pays a pris des engagements devant la communauté internationale.

Des réponses à ces différentes questions, défendent le renforcement de notre démocratie, l’éclosion d’une activité économique saine et dynamique, ainsi que l’instauration d’un climat de paix sociale et durable. »

 

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