S’il veut rester conforme à la loi, le gouvernement de la rupture ne devrait pas organiser ses premiers concours d’entrée à la fonction publique avant l’année prochaine. Pour rappel, l’une des grandes décisions du Conseil des ministres du mercredi 28 septembre dernier est l’autorisation du recrutement de 80 auditeurs de justice et de 3061 enseignants de la maternelle et du primaire.
L’objectif est non seulement de renforcer les effectifs des magistrats, greffiers et officiers de justice, mais également de régler progressivement le problème du déficit d’enseignant dans les écoles publiques du pays.
« Il y a un déficit dans le secteur judiciaire. Les différents scénarii qui ont été menés conduisent au recrutement dans l’immédiat, avant la fin de l’année 2016 de 80 auditeurs de justice qui iront à l’Enam pour leur formation », avait expliqué le ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence mercredi dernier, lors de son point de presse d’après Conseil.
Cependant, l’article 23 de la loi 86-013 du 20 février 1986 dispose que les arrêtés régissant un concours d’entrée à la fonction publique doivent être pris au moins quatre mois avant le déroulement du concours. La période qui part du 28 septembre (date de l’autorisation des recrutements) au 31 décembre (dernier jour de l’année) n’atteint pas les quatre mois requis par la loi. Le non-respect de ce délai est l’une des raisons de l’annulation des concours controversés de juillet-août 2013, organisés par Mêmouna Kora Zaki, ministre de la fonction publique à l’époque. Mercredi dernier, le ministre d’Etat Pascal Koupaki a assuré que sous la Rupture, les concours seront organisés dans « les règles de l’art Parce que le Chef de l’Etat y tient. (…) Donc il faut prendre le temps de bien organiser les choses pour que les faux virus ou les vrais virus ne rentrent pas dans le système. »
Dans tous les cas, du régime Talon, les Béninois attendent l’organisation de concours réguliers et transparents. L’opinion ne fera aucun cadeau au « Ruptureman » s’il reprenait sur les mêmes erreurs que son prédécesseur, Thomas Boni Yayi