La 7è édition du tournoi de football de l’Union économique et monétaire ouest africaine (Uemoa) se joue du 26 novembre au 3 décembre 2016. L’équipe du Bénin a quitté Cotonou jeudi 24 novembre 2106 pour la capitale togolaise.
Avant son départ, elle a reçu la visite du ministre des sports Oswald Homéky. Le ministre a partagé un petit-déjeuner avec les joueurs. Occasion pour lui d’inviter ces joueurs à se donner à fond malgré les difficultés que traverse le football béninois depuis des années. Le capitaine et l’entraîneur de l’équipe ont rassuré le ministre que la troupe est prête pour le combat.
Mama Seibou, capitaine des Ecureuils locaux : «Je peux vous dire qu’on est prêt»
«Nous sommes très contents de vous avoir parmi nous ce matin. On l’attendait depuis un bon moment. Aujourd’hui, l’occasion s’est présentée. Je peux dire que tout le monde se porte bien . On a fait une bonne préparation. Je peux vous dire qu’on est prêt, qu’on ira à Lomé défendre les couleurs de la Nation, et dire au peuple béninois de compter sur nous, de rester en prière avec nous. A travers les matches amicaux qu’on a joués, les résultats n’y étaient pas mais on a pris conscience de la tâche qui nous attend. On est donc confiant et serein et on espère que tout se passera bien à Lomé et pourquoi pas être vainqueur du tournoi de l’Uemoa de cette édition.»
Mathias Déguénon, sélectionneur des Ecureuils locaux : «Nous avons une troupe très engagée pour aller défendre les couleurs nationales»
« Je tiens d’abord à remercier tous les joueurs, qui, depuis le début de cette préparation, ont répondu présents aux différentes charges que nous leur avions soumises. Il y a de cela un mois, nous avons commencé notre préparation, nous avons à travers tout le pays fait une tournée, qui nous a permis d’affûter nos armes pour l’expédition togolaise. Pendant ce mois de préparation, tout n’a pas été rose. Puisque, nous avons eu les différents résultats au cours des matches de préparation. Nous savons tous que, depuis quelques mois, le pays est sans championnat. Ça a été très difficile pour nous au début. Les joueurs que nous avions eus étaient vraiment prêts et après ce mois de préparation, nous pouvons dire qu’à l’heure actuelle, nous avons une troupe mobilisée, très engagée pour aller défendre les couleurs nationales. A Lomé, nous sommes conscients que la tâche ne sera pas facile. Puisque nous évoluerons dans un groupe très serré. Un groupe dans lequel nous avons déjà deux pays détenteurs du trophée, le Sénégal et le Burkina Faso, puis la Guinée Bissau qui était celui-là qui donnait les points à toutes les équipes. Mais actuellement, ce n’est plus le cas. Puisque la Guinée Bissau est qualifiée pour la Can prochaine et quand vous prenez l’ossature de cette équipe, c’est constitué en majorité des joueurs locaux. La tâche ne sera pas facile. Mais avec le travail effectué sur le plan physique, tactique et mental, nous irons à Lomé pour défendre valablement les couleurs nationales. Et nous promettons que nous n’allons pas faire piètre figure, nous n’allons pas faire de la figuration à Lomé pour cette édition. »
Oswald Homeky, ministre des Sports : «On est conscient qu’avec la discipline tactique, on peut faire des résultats»
Je voudrais d’abord remercier les joueurs, les féliciter d’avoir eu la chance d’être en équipe nationale. Je voudrais féliciter les encadreurs qui depuis un mois ont commencé à encadrer les joueurs et aussi féliciter tous ceux qui se mobilisent autour de notre équipe afin que l’édition de Lomé soit la plus belle. Je suis ministre des Sports. J’ai la responsabilité de toutes les équipes nationales du Bénin. C’est donc en cette qualité que je viens ce matin partager avec vous, un repas fraternel pour vous témoigner toute l’affection et toute la solidarité du gouvernement béninois dans son ensemble et du chef de l’Etat en particulier. C’est vrai que c’est une compétition statutaire de l’Uemoa. Et que le Bénin, pour honorer ses engagements diplomatiques, a le devoir de participer. C’est vrai aussi que le football est une question de talent, mais c’est aussi vrai que le football est question de préparation. J’ai écouté l’entraineur et j’ai été satisfait de son réalisme. On ne va pas à un combat pour perdre. Mais il faut avoir l’humilité et le courage de reconnaitre qu’en ce moment, nous ne sommes pas très en forme. C’est une compétition qui rassemble les joueurs évoluant dans les championnats locaux. Vous savez, vous et moi, qu’en la matière, nous avons quelques difficultés depuis quelques mois voire quelques années. Mais nous sommes en train de nous mobiliser pour que l’année 2017, soit l’année du nouveau départ effectif de tous les championnats dans toutes les disciplines sportives. Mais nous avons ce rendez-vous international que nous devons honorer. Et j’ai été content que vous ayez eu le courage, malgré l’absence d’un championnat, de vous mobiliser et de vous préparer. Je suis sportif et je suis footballeur. En tant que tel, je ne m’attends pas à un miracle à Lomé. Parce que, je sais qu’on a beau être un joueur très talentueux, quand on manque de compétition, on ne peut pas prétendre gagner un trophée. Mais je sais aussi que le football, c’est onze joueurs qui s’affrontent pendant 90 minutes. Et donc, je sais qu’on peut être la plus petite équipe sur papier, mais au bout des 90 minutes remporter la victoire, quand on est conscient, qu’avec la rage, la discipline tactique, on peut faire de résultats. J’ai été tenté de dire que le Bénin n’ira pas à cette compétition. Parce que, j’estime qu’à partir de cet instant, les mots ‘’défaite honorable’’, ‘’participation honorable’’ ne doivent plus exister dans notre langage. Nous sommes en sport et il faut gagner. Si nous ne gagnons pas, c’est que nous avons perdu. Pendant que je serai ministre, je ne vais pas me contenter de défaite honorable. Je ne vais plus accepter qu’on y participe pour participer. Parce que, quand l’équipe nationale joue c’est l’honneur du pays qui est en jeu. Si nous allons à une compétition et qu’on est les derniers, c’est le Bénin qui est mentionné comme dernier dans les annales de l’histoire.
Défendre les couleurs nationales
Je n’accepterai plus que nous soyons derniers et c’est pour ça que nous n’irons plus à l’improvisation. J’ai voulu que vous participiez au tournoi de Lomé, parce que nous devons respecter nos engagements diplomatiques, mais aussi parce que je veux donner la chance à vous malgré les difficultés, de démontrer qu’on peut être le plus petit, le moins nantis mais avoir la rage de vaincre. C’est cette rage de gagne que je suis venu vous communiquer. C’est cette volonté de prouver que, même si le pays tout entier ne croit plus en vous, même si vous et moi, sommes perçus par l’ensemble des supporters comme étant des personnes sur lesquelles on ne peut pas compter, avec la rage on peut créer la surprise. Et c’est cette surprise que je vous demande d’aller créer à Lomé (…). Il faut que vous sachiez que c’est trois matches pour jouer votre destin et que vous sachiez, quand on vient en équipe nationale, c’est qu’on a la chance d’être parmi les meilleurs. C’est qu’on va pour défendre les couleurs nationales. On a la joie au cœur de dire que je suis le représentant de mon pays. C’est important qu’on ramène cela dans nos équipes nationales. On ne vient pas en équipe nationale pour s’enrichir. On vient parce qu’on a du cœur, pour défendre les couleurs nationales et on vient pour dire qu’on a du talent et on se fait remarquer. ( …) Je souhaite bonne chance à tous les joueurs et ça se joue à 11 contre, et ça passe ou ça casse. S’il y a la discipline tactique, on peut créer la surprise».


