Bénin : François Abiola assis entre deux chaises

Le parti MEsB du professeur et ex vice- premier ministre, François Adébayo Abiola ne parle plus le même langage avec l’alliance FCBE. Les liens sont définitivement rompus. La nouvelle a été rendue publique lors du deuxième congrès extraordinaire du parti tenu le week end écoulé à Sakété.

Publicité

En évitant de cracher dans la soupe à laquelle il s’est abreuvée pendant près d’une décennie de gestion du pouvoir, le professeur François Adébayo Abiola veut se refaire désormais une santé politique en attendant de s’engager probablement dans une autre aventure politique. En effet, à la faveur du deuxième congrès extraordinaire de son parti politique le MEsB le samedi dernier à Sakété, le président du MEsB déclare « en décidant de reprendre le plus amicalement et fraternellement possible, sa liberté vis-à-vis de l’alliance FCBE, le parti est ouvert à tous les groupes de réflexion qui permettront une meilleure gouvernance politique et administrative et une gouvernance économique qui aboutiront à la transformation structurelle rapide de notre pays… ». Autrement dit, sans pour autant le crier sous les toits, l’ex vice premier ministre vient de se désolidariser, pour ne pas dire, lâcher définitivement son ancien compagnon de lutte, l’ex président de la République Boni Yayi.

Toutefois, à travers son message rendu public à Sakété devant un parterre de personnalités, le président du MEsB a entretenu le flou dans les décisions et recommandations de ce congrès extraordinaire. Il dit se positionner désormais comme un parti centriste , ce qui ne correspond à rien en réalité au regard des dispositions de la charte des partis politiques en vigueur dans notre pays. Certains observateurs de la vie politique de notre pays affirment d’ors et déjà que le MEsB a pris une position ambigüe, une sorte de positionnement entre deux chaises. Qui pourrait être interprété comme  un appel de pied au régime en place sans pour autant le dire ouvertement. A preuve : les propos suivants entendus de la bouche du’’ leader charismatique’’ du MEsB :« les huit mois que nous venons de passer ont été diversement appréciés par rapport à l’immense espoir ayant permis l’élection du président Patrice Talon (…) Reconnaissons-le, certaines des décisions prises par le gouvernement actuel sont saluées par nos compatriotes. C’est le cas notamment de la fixation des nouveaux chefs lieux des départements suivie de la nomination des nouveaux préfets achevant ainsi le processus du découpage territorial, l’annulation des concours frauduleux (paradoxal !), la promulgation de la loi cadre sur le partenariat publique-privé, la poursuite de la lutte contre les détenteurs de faux diplômes, pour ne citer que celles-là ».

Il faudra signaler que le congrès s’est quand même réjoui de bons rapports qui ont existé avec l’alliance FCBE et a remercié son leader, en la personne de l’ex chef d’Etat, Boni Yayi. S’agissant de sa position politique de troisième choix (centriste), le congrès a précisé qu’il appréciera positivement toutes les décisions qui vont dans le sens de l’intérêt du peuple béninois et apportera ses critiques objectives et constructives sur tout ce qui lui paraîtra contraire aux idéaux du parti MEsB .Les autres décisions prises par le congrès du MEsB, sont relatives au rejet de la constitutionnalisation du mandat unique de cinq ans et  ce qu’il considère comme un usage abusif des réseaux sociaux

Publicité

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité