Budget 2017: «trop optimiste» et anti-développement, selon la CPFG

Le budget de l’Etat, exercice 2017, le premier du gouvernement du Président Talon,  n’est pas de nature à conduire au développement. C’est en tout cas ce que pense la Convention patriotique des Forces de gauche (CPFG).

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Lors d’un point de presse animé ce mardi 6 décembre 2016 au siège du Parti communiste du Bénin à Cotonou, par Laurent Mètongnon, administrateur des Finances et du trésor à la retraite, président de la sous-commission de la commission technique pluridisciplinaire de la gouvernance près la CPFG, des Finances, Economie et Bourse, la convention a révélé que la loi de finances, exercice 2017, « n’est pas un budget de développement ».  Et ce, à en croire M. Mètongnon, pour diverses raisons. La première raison est relative à l’option économique : tout privé. Cette option économique où « le potentiel de l’Etat sera au service du privé et l’accès au service public conditionné par les capacités financières des populations », est convaincu le conférencier, n’est pas approprié pour le développement rapide et harmonieux du Bénin. Mieux, seule l’Angleterre a réussi à se développer en se basant sur ce modèle. L’autre motif avancé par l’administrateur des finances et du trésor pour soutenir sa thèse est l’état des piliers, notamment le pilier1 (Démocratie, Etat de Droit et Bonne Gouvernance) sur lesquels le gouvernement a bâti sa vision de développement. Selon Laurent Mètongnon, ce pilier, au regard de la pratique des premiers mois de gouvernance, est déjà en piteux état et tend même à se dégrader. « L’interdiction des organisations estudiantines, les attaques contre les libertés de manifestations et de presse, la fermeture arbitraire de média audio-visuels sont incompatibles avec la démocratie. L’opacité des audits, des scandales avérés et la non poursuite des auteurs dans les affaires Machines agricoles, Icc-services, Maria-gléta, concours frauduleux et crimes crapuleux (Dangnivo, dame Sohoundji) etc. la poursuite des marchés gré à gré, les nominations de remerciement et de placement, n’indiquent rien de bon en ce qui concerne l’amélioration de la gouvernance au Bénin », a-t-il souligné avant de relever les mesures de concentration des leviers de l’économie dans les mains d’un clan et la pression en cours sur les plus pauvres.

Budget « trop optimiste »

Selon le conférencier, l’analyse des grands axes du budget général de l’Etat montre que le projet de loi de finances de 2017 est « trop optimiste ». Ceci, parce que l’environnement économique international, régional et national est peu favorable. Notamment avec la « baisse du cours du pétrole entre 2015 et 2016 surtout au Bénin avec le recul de l’activité économique avec le Nigéria dû à la baisse du cours du naira et de l’importation de certains produits vers notre géant de l’Est par voie terrestre, les réformes annoncées au port de Cotonou et le retour du PVI sans l’implication inclusive de tous les acteurs portuaires ».

Par ailleurs, selon le rapport de présentation du budget, les prévisions de recettes, se chiffrent à 1 007,725 milliards de FCA, avec une hausse de  27,302%  pour les recettes fiscales alors que la tendance actuelle compte tenu de la conjoncture économique au Nigeria est plutôt à la baisse.

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Le conférencier a également relevé un problème de sincérité des prévisions des dépenses le projet de budget.  Car, explique-t-il, conformément au Document de Programmation Budgétaire et Economique Pluriannuelle (DPBEP) adopté en Juin 2016, les dépenses devraient tourner autour de 1.214,4 milliards de FCFA au lieu de 1.697,986 milliards de FCFA.

Analysant la répartition par rubriques de quelques dépenses,  M. Mètongnon fera remarquer que  « l’éducation et la santé sont ainsi négligées dans la perspective de l’élargissement du secteur privé, donc de l’augmentation des difficultés d’accès du plus grand nombre, dans ce pays où 63% vivent avec moins de 1,25 dollar par jour, selon les statistiques officielles ».

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