Les responsables syndicaux ne décolèrent plus. Quelques semaines après leur première sortie médiatique de l’ère de la Rupture et du Nouveau départ, les Secrétaires généraux des centrales et confédérations syndicales ont de nouveau donné de la voix.
Dans la matinée de ce mardi 6 décembre, à la faveur d’un grand meeting à la Bourse du travail à Cotonou, les Sg Dieudonné Lokossou de la Csa-Bénin, Pascal Todjinou de la Cgtb, Noël Chadaré de la Cosi-Bénin, Christophe Houéssionon de la Csub et Emmanuel Zounon de l’Unstb ont dénoncé ce qu’ils qualifient de « désordre installé et institutionnalisé ». Cela, en faisant allusion à la fermeture d’organes de presse, à l’annonce de la « liquidation ordonnée » de l’Onasa, la Sonapra, l’Ons et la Caia, à l’opération de libération de l’espace publique et à la « précarité de l’emploi » avec les licenciements massifs dans l’administration publique et la suspension du terminal à conteneurs de la société Socotrac et la suspension de son agrément.
Selon les travailleurs mobilisés en grand nombre, ces agissements du gouvernement du Président Talon sont loin de la « Rupture » tant souhaitée par le peuple. « Est-ce que c’est affamé le peuple qui est la vraie Rupture ? », interrogent-ils.
Non à la « liquidation ordonnée » et à la précarité de l’emploi
Lors du meeting, les responsables syndicaux ainsi que les travailleurs ont clairement affiché leur opposition à la décision du gouvernement de liquider certaines structures étatiques. « Nous ne sommes pas d’accord et nous disons non à la liquidation ordonnée », ont-ils signifié en scandant des slogans hostiles au pouvoir en place depuis le 6 avril dernier. A en croire les travailleurs en courroux, la décision de liquidation de certaines structures notamment de la Sonapra et de l’Ons s’inscrit dans un plan de « vengeance ».
« Quand le Président Talon avait eu des problèmes en 2012 avec le chef de l’Etat d’alors et le contrat de l’Aic (Association interprofessionnelle du Coton) suspendu, c’est la Sonapra et l’Ons qui ont géré la filière coton. Le Président Talon veut donc les liquider pour se venger », a confié le Secrétaire général du Synatrader, Didier Dosseh.
Evoquant les licenciements massifs et les remises à dispositions en cours, le Secrétaire général de la Csa-Bénin, Dieudonné Lokossou, a dénoncé l’aggravation de la précarité de l’emploi sous le régime dit de la Rupture et du Nouveau départ. Et c’est entre autres, cette situation explique le syndicale, qui a contraint les responsables syndicaux à sortir.
« Nous refusons que depuis huit (08) mois, le président n’ait créé aucun emploi et déverse les travailleurs dans les rues », a fait savoir le Sg Lokossou.
Enumérant les griefs qu’ils ont contre la gouvernance actuelle, le Sg Chadaré a véhément critiqué les réformes. A l’en croire, ces dernières ne sont pas inclusives. « Mieux, ce sont des réformes orientées vers le privé », fera-t-il savoir estimant qu’ « on veut affaiblir le public au profit du privé ».
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