Bénin : La pertinence de la liquidation de la Sonapra, Ons, Caia et Onasa

Une décision issue du conseil des ministres du mercredi 30 novembre dernier fait débat dans l’opinion publique. Il s’agit de l’annonce de la mise en liquidation de la Sonapra, l’Onasa, l’Ons et Caia ; des structures, jusque-là, au cœur des actions de l’Etat béninois en matière agricole. La décision a été prise par le président Patrice Talon et son équipe dans le cadre de la réforme institutionnelle du ministère de l’agriculture.

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La vision du gouvernement est de faire du secteur agricole, le principal levier de développement économique et de création de revenus et d’emplois. Pour y arriver, le nouveau régime a fait l’option de doter le secteur agricole d’une nouvelle architecture institutionnelle. Le territoire béninois sera donc subdivisé en sept pôles de développement agricole. Pour les administrer, il est prévu la création de sept agences territoriales de développement agricole et de douze directions départementales de l’Agriculture, de l’élevage et de la pêche. Selon l’exposé du ministre d’Etat, secrétaire général à la présidence Pascal Koupaki lors de son traditionnel point de presse post-conseil, la Direction départementale représente la structure déconcentrée du Ministère de tutelle, le Maep (Ministère de l’agriculture, de l’élevage et de la pêche). L’Agence territoriale de développement agricole constitue l’organe de gestion du pôle de développement agricole. La mission de l’agence est de mettre en œuvre la politique agricole et d’initier les actions propres à promouvoir les filières porteuses spécifiques au Pôle.

Lire Conseil des ministres : «liquidation ordonnée» de la Sonapra, l’Onasa, la Caia et l’Ons

Avant de lancer la machine pour l’atteinte de sa vision, le gouvernement a procédé à un audit de dix structures sous tutelle du Maep. Les résultats de cet audit ont conclu à la non efficacité et la non adaptation de la Sonapra (Société nationale de promotion agricole), l’Onasa (Office national d’appui à la sécurité alimentaire), l’Ons (Office national de stabilisation et de soutien des prix des revenus agricoles) et la Caia (Central d’achat des intrants agricoles). A titre d’exemple, de sources proches du pouvoir, l’on apprend que le capital de la Caia n’avait pas été mis en place par le régime précédent qui l’a créée. L’Onasa ne dépose pas de bilan financier depuis des années. Ce qui rend difficile l’évaluation de sa compétitivité. La Sonapra, quant à elle, est vidé de sa substance par la réforme du secteur coton qui ne laisse que le rôle d’accompagnement à l’Etat.

En conséquence, le Conseil des ministres a autorisé leur liquidation. Comme pour faire rationnel et efficace dans la gouvernance du secteur agricole. Selon les explications du gouvernement, contrairement à ce qu’avancent certaines voix dans l’opinion, les quatre structures ne seront pas privatisées. Aucun privé ne les rachètera. Leur liquidation sera faite en prenant en compte le droit des agents qui y travaillent. De plus, certaines parties de leurs attributions actuelles, dont la pertinence a été réaffirmée par l’audit, seront confiées aux nouvelles structures

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