Présidentielle 2016 : 7è élection démocratique, 3è alternance pacifique depuis 1990

2016 a été une année phare dans la longue marche du Bénin dans le processus démocratique. Pour la 7è fois, le pays a réussi l’exploit – toujours rare en Afrique – d’organiser sans violence et sans contestation une élection présidentielle et de vivre une alternance démocratique pacifique. Un scénario bien inimaginable quelques mois avant ce scrutin.

Publicité

On ne peut pas faire le bilan de l’année 2016 sur le plan politique et occulter l’étape de l’élection présidentielle de mars 2016. Etape cruciale dans la vie politique du Bénin, l’élection présidentielle de 2016 a permis de franchir l’étape d’une alternance pacifique. De l’annonce de candidature de Patrice Talon à la proclamation définitive des résultats et à la passation de service, il y a plus de psychose dans les discours et les intentions que dans les actes. La première grosse incertitude est l’organisation même du scrutin. Qu’allait faire Boni Yayi qui, par maints stratagèmes, a tenté d’arracher un troisième mandat ? Va-t-il réellement décaisser les sous nécessaires à l’organisation de l’élection. L’inquiétude est d’autant plus grande que, dès que la Cena a annoncé son budget pour l’organisation du scrutin, Boni Yayi a dénoncé la cherté ses élections au Bénin. Sa déclaration a été prise comme une manière déguisée de ne pas vouloir financer l’organisation de l’élection afin de basculer le pays dans un vide juridique. Mais la pression sociale a fini par contraindre le gouvernement et son ministre des finances à procéder au premier décaissement pour l’organisation de l’élection présidentielle. Une fois cette peur surmontée, une autre devrait apparaître. Il s’agit de l’annonce de la candidature de Patrice Talon alors en exil en France et les représailles qu’elle peut subir de la part du gouvernement de Boni Yayi qui l’a accusé de vouloir attenter à sa vie dans un premier temps par un empoisonnement et ensuite par une tentative de coup d’Etat. Comment pourra-t-il revenir au pays et poser sa candidature alors que le président lui en veut tant ? Grande préoccupation qui ne manque pas de retenir les attentions. Fort heureusement, les choses se sont mieux passées. Après avoir annoncé sa candidature et lancé sa campagne depuis Paris, Patrice Talon est revenu au pays pour y annoncer sa candidature. Même si le jour de son retour au bercail a été entouré d’un peu de discrétion, il a pu arriver à Cotonou et a réuni la presse chez lui pour faire une déclaration au cours de laquelle il a réitéré sa volonté de briguer la magistrature suprême. La proclamation des résultats du premier tour par la Cena confirmés par la Cour constitutionnelle a permis aux candidats Lionel Zinsou- soutenu par la coalition Fcbe-Prd-Rb – et Patrice Talon d’être au second tour. Ce dernier a réussi à créer une coalition de rupture avec la plupart des candidats, d’affaiblir Lionel Zinsou et de gagner sans bavure la présidentielle. Un tel scénario ne peut se passer dans beaucoup de pays en Afrique. Gagner le pouvoir alors qu’on est l’ennemi numéro du Chef de l’Etat enexercice et qu’on est exilé. Toutes les institutions impliquées dans l’organisation du scrutin comme la Cour constitutionnelle, la Cena, le Cos-Lépi, la Haac ont joué leurs partitions pour la réussite de cette élection tandis que le peuple béninois a fait montre d’une grande maturité démocratique. C’est ainsi que le Bénin, alors qu’on y croyait pas du tout a réussi pour une 7è fois depuis 1990 à organiser une élection présidentielle sans violence et entre dans l’histoire africaine comme l’un des rares pays qui résolument engagés dans la démocrtaisation

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité