SOS: humanisons les prisons civiles du Bénin

Entamé en janvier 2016, le projet « Cliniques juridiques pour les prisonniers du Bénin », exécuté par l’Ong « Groupe d’action pour le progrès et la paix », est arrivé à son terme en décembre de la même année. Les responsables de l’Ong étaient ce vendredi au club de presse Café Media Plus, pour présenter aux journalistes les acquis de l’initiative.

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La situation est grave. Les statistiques sont alarmantes. Les prisons civiles béninoises sont surpeuplées. A titre d’exemple, les statistiques indiquent que la prison civile d’Abomey-Calavi, la plus récente, enregistre un taux de dépassement de plus de 20%. La plus vielle, celle d’Abomey, connait un taux de dépassement de près de 120%. La population carcérale est composée de deux catégories de personnes, à savoir des condamnés et des prévenus. Les premiers purgent déjà une peine et les second sont en détention préventive. Le problème de saturation engendre des conséquences qui violent les droits fondamentaux de l’Homme. Pour contribuer à inverser cette triste tendance, l’Ong Gapp Bénin (Groupe d’action pour le progrès et la paix), a initié le projet « Cliniques juridiques pour les prisonniers du Bénin », mis en œuvre avec l’appui financier de « Open Society Initiative for West Africa (Osiwa) », et le soutien technique de la Fraternité Québécoise pour les droits humains (Fqdh), de janvier à décembre 2016. L’objectif général est de contribuer au désengorgement des prisons civiles du Bénin, et à l’amélioration des conditions de vie des détenus. Pour y arriver, au cours des 12 mois, le coordonnateur national du projet, Gildas Padonou et son équipe, ont mené une série d’actions. Ce sont notamment la vulgarisation de textes et lois, l’identification des cas de détention préventive hors délais, avec le suivi du traitement des dossiers devant les tribunaux, et cours d’appel, puis le plaidoyer pour l’humanisation des lieux de détention.

Un guide sur les garanties judiciaires du détenu

Dans le cadre dudit projet, l’ong Grapp, a fait réaliser et éditer un « Guide sur les garanties judiciaires du détenu » au Bénin. D’une vingtaine de pages, le document présente les instruments internationaux, régionaux et nationaux, sur l’interdiction de la torture et autres peines ou traitements cruels, inhumains ou dégradants ; la situation judiciaire du détenu ou du gardé à vue ; les délais légaux de détention provisoire ; les personnes ressources pour suivre les dossiers des détenus, et le parcours juridique de l’inculpé détenu, entre autres. « Ce guide présente l’avantage non seulement de permettre aux détenus de s’informer sur les droits fondamentaux qui sont les leurs, mais aussi de comprendre le mécanisme de fonctionnement de l’appareil judiciaire au Bénin », a souligné Gildas Padonou. Le guide a été multiplié en 2000 exemplaires, puis distribué dans toutes les prisons du Bénin. L’Ong assure qu’il sera prochainement traduit dans plusieurs langues nationales

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