Révision de la constitution: Andoche Amégnissè prévient contre une révision sans débat national

Le professeur Andoche Amégnissè a effectué hier mardi 21 mars, une sortie médiatique pour dénoncer la « révision en urgence de la constitution ». Face à la presse, l’homme a également passé au peigne fin quelques faits qui ont marqué la première année du président Patrice Talon.

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«Répondre devant l’opinion à une déclaration de guerre », tel est l’objectif visé par Andoche Amégnissè à travers la conférence de presse qu’il a organisée hier à Cotonou. Dans un ton empreint de gravité et de menaces, le professeur Andoche Amégnissè fustige la procédure actuellement en cours pour réviser la constitution. Pour lui,  vouloir réviser la constitution en urgence, sans débat national préalable, et donc sans consensus national, « c’est violer l’esprit de la conférence nationale et c’est donc une déclaration de guerre ».

« Nous sommes prêts pour la guerre, prêts à combattre ceux qui veulent assassiner l’esprit de la conférence nationale », jure-t-il sur la Bible.

Il dit vouloir faire échec au projet de révision de la constitution déjà sur la table des députés. Selon le professeur, c’est le débat national et le consensus qui ont permis l’adoption du 11 décembre 1990 à la conférence nationale. Passer outre ce préalable ne saurait donc réussir. « Quand ça vient du consensus, même quand vous êtes contre, vous respectez », a fait observer le conférencier, rappelant que les différents projets de révision de la constitution qu’ont proposés les différents régimes passés, ont échoué faute de consensus.

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Andoche Amégnissè juge donc indispensable un consensus. Lors de cette sortie, le professeur a suffisamment mis en garde le gouvernement contre une révision qui fait l’impasse sur les avis des uns et des autres. Certes, reconnait-il, il y a des choses à toiletter mais il faut suivre une procédure. Pour finir, il appelle l’Assemblée nationale et la Cour constitutionnelle à prendre leurs responsabilités qui consistent à barrer la  voie au gouvernement en tenant compte des aspirations du peuple « détenteur de la souveraineté ».

Par la même occasion, Andoche Amégnissè a opiné sur « des faits qui amènent à se rebeller contre le pouvoir de Patrice Talon ». L’homme pointe du doigt la violation fréquente de droits garantis par la constitution. Liberté de presse compromise, interdiction de manifestations… sont d’après lui, une suite de violation de la constitution. Il déplore aussi « la destruction systématique des installations économiques, investissements faits par des milliers de béninoises et de béninois, ainsi privés de leur droit au travail ».

Selon le professeur, le président de la République n’a fait que « privilégier ses intérêts personnels d’homme d’affaires, au détriment de l’intérêt et du bien commun ». « Il a repris la filière Coton et a réinstauré le PVI au profit d’une de ses entreprises personnelles », justifie-t-il. Ces faits sont, à en croire Andoche Amégnissè « autant d’abus de pouvoir qui équivalent au plan économique à dévaliser le pays ».

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