Maurice Ahanhanzo-Glèlè estime qu’il fallait questionner l’histoire avant d’initier un tel projet dans lequel il trouve d’ailleurs des incongruités inadmissibles. Et pourtant, l’homme était dans la commission Djogbénou. La fondation Friedrich Ebert a initié hier 30 mars 2017 et comme d’habitude, une grande soirée politique à son siège à Cadjèhoun, autour du projet de modification de la loi fondamentale.
En dehors des panélistes, plusieurs autres personnalités y ont pris part, dont le père de la Constitution du 11 décembre 1990, Maurice Ahanhanzo Glèlè. Il n’a pas fait dans la dentelle. Selon ses analyses, le texte actuel comporte des incongruités inadmissibles et doit être retiré.
La révision de la Constitution du Bénin est sujette à polémique depuis des semaines, et chacun y va de ses appréciations. Et c’est pour enrichir le débat que la fondation Friedrich Ebert a initié la soirée politique d’hier. Une soirée à laquelle ont pris part d’éminentes personnalités dont le père de la Constitution, Maurice Ahanhanzo-Glèlè.
A cette occasion, le professeur s’est officiellement prononcé sur la révision de la loi fondamentale. Le constitutionnaliste estime qu’il fallait questionner l’histoire avant d’initier un tel projet dans lequel il trouve d’ailleurs des incongruités inadmissibles. Et pourtant, l’homme était dans la commission Djogbénou. Il a notamment des griefs contre le mandat unique.
« J’ai participé avec Zinzindohoué à la commission des réformes politiques et institutionnelles. Il n’y a jamais eu un document préparatoire…, on sort brutalement le projet de mandat unique. Jusqu’à présent, ça me travaille et n’en déplaise aux collègues, grands professeurs, grands députés ; c’est mauvais. Le mandat unique, c’est très dangereux. Comment allez-vous contrôler la gestion du titulaire du mandat unique ? Il va nous amadouer, nous allons l’élire et après il va se rebeller contre nous. Qu’est-ce que vous allez faire ? Quelles dispositions allez-vous prendre ? Avant qu’on ne passe au référendum, il faudrait respecter les textes ainsi que l’esprit des textes et en ce moment-là, permettre au peuple de se prononcer », a déclaré Maurice Ahanhanzo qui était visiblement très fatigué peut-être à cause du poids de l’âge.
Comme lui, les panélistes tels que le professeur de droit constitutionnel à l’Uac Ibrahim Salami et le politologue Mathias Hounkpè, ont aussi trouvé beaucoup de failles à ce projet soumis aux députés. Le deuxième pense que même s’il devrait y avoir mandat unique, on ne devrait pas aller au-delà de 5 ans, parce que le projet actuel en propose « 6 ».
L’ancien président de la Cour Suprême Abraham Zinzindohoué, qui a participé aux travaux de la commission Djogbénou et qui était aussi du panel hier soir, a trouvé qu’il y a beaucoup de problèmes d’écritures qui se posent dans ce texte, et qu’il fallait le soumettre d’abord à l’appréciation des spécialistes avant de l’adopter en conseil des ministres. A rappeler que le débat était très animé avec un public qui a effectué le déplacement en grand nombre et qui a aussi contribué aux échanges.
Dans nos prochaines parutions, nous reviendrons sur d’autres aspects non moins importants soulevés lors de cette grande soirée politique, animée par Georges Amlon.
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