He Agonkan: « La source est peut Ăªtre privĂ©e ou publique, je n’en sais rien et je n’ai pas voulu savoir »L’honorable Gildas Agonkan a Ă©tĂ© reçu hier sur CafĂ© MĂ©dia pour se prononcer sur les non dits du projet de rĂ©vision de la constitution. Patrice Talon a rencontrĂ© en privĂ© les dĂ©putĂ©s ; l’argent a bien Ă©tĂ© donnĂ© pour la tournĂ©e des parlementaires, a-t-il confiĂ©.
Le projet de révision la constitution de Patrice Talon, un mois après son rejet, continue de faire parler de lui. Hier sur Café Média, le député Gildas Agonkan avoue et confirme que tous les députés ont reçu chacun 5 millions pour les consultations populaires ayant précédé le vote du 04 avril au parlement.
De la révision sans le parlement
Le dĂ©putĂ© rappelle que le prĂ©sident de la RĂ©publique voudrait user d’un contournement du parlement pour faire passer le texte de loi. Malheureusement ou heureusement, la cour constitutionnelle a très tĂ´t aperçu une violation flagrante de la constitution. Ainsi, la cour a tenue, selon l’He, des sĂ©ances pour prĂ©venir le gouvernement sur cette aventure anti constitutionnelle dans laquelle il se lance. Patrice Talon face Ă une barrière constitutionnelle, change de stratĂ©gie. D’oĂ¹ la nĂ©cessitĂ© de nĂ©gocier avec les dĂ©putĂ©s.
Des rencontres privées avec Patrice Talon
« En tant que prĂ©sident de mon groupe parlementaire, j’ai Ă©tĂ© reçu chez le prĂ©sident Patrice Talon ». Sur invitation, les groupes parlementaires ont Ă©tĂ© tous reçus par le prĂ©sident Talon. L’He Agonkan met l’accent sur le cadre de ces rencontres.
« Ça ne s’est pas passé à la présidence de la République. Patrice Talon l’a fait dans les murs d’une de ses maisons avec chaque groupe parlementaire. », affirme-t-il.
Tous les députés ont reçu de l’argent
Reconnaissant, lui, n’avoir reçu aucun franc Ă la sortie de cette rencontre privĂ©e avec le chef de l’Etat, Agonkan avoue tout de mĂªme que tous les dĂ©putĂ©s, y compris lui, ont pris chacun 5 millions de franc cfa avant de se lancer sur le terrain.
« La belle preuve, je vous ai dit, les 5 millions qu’on a reçu pour aller sur le terrain. Beaucoup ont reçu, tout le monde a reçu ».
Il s’abstient nĂ©anmoins de prĂ©ciser la provenance de l’argent. Il dit : « La source est peut Ăªtre privĂ©e ou publique, je n’en sais rien et je n’ai pas voulu savoir ». Cette dĂ©claration du dĂ©putĂ© rejoint celle de l’He et doyenne dâ€™Ă¢ge du parlement Rosine Soglo le 04 avril 2017. Portant, les aveux de Rosine Soglo ont fait l’objet de contestations par plusieurs parlementaires qui ont dĂ©menti avoir reçu de l’argent de qui que ce soit.
Il n’y a pas eu achat de conscience
Quand bien mĂªme les dĂ©putĂ©s ont pris de l’argent pour consulter leur base, on retient de l’He que cette action n’a pas dĂ©terminĂ© le choix des uns et des autres.
« On a reçu, mais les gens ont voté « non ». C’est pour ça, je respecte la position de ceux qui ont voté non ».
Aux dires du député, la thèse de l’achat de conscience n’est pas vérifiée. C’est ce qui justifie à son avis, le rejet de la mise en examen du projet de révision de la constitution par le parlement. On lit à travers ses propos que chaque parlementaire a fait son choix par affinité politique.
« Moi, si je n’avais pas dit sur tous les médias que je soutiens l’action du gouvernement, j’étais sur que j’allais voter non. Je ne pense pas qu’un député de Karimama, qui est dans une accointance avec Yayi et connaissant sa position, puisse se permettre de faire autre chose ».
Le rejet est le fait de la base
Plus loin, il estime que les députés ont exprimé la volonté de leur base.
« Disons les choses clairement ! Nous sommes en politique ! Chaque homme politique fait les choses en fonction de son électorat. Chacun travaille pour assumer sa base politique ».
On peut donc comprendre que la rĂ©vision de la constitution demeure une nĂ©cessitĂ©, mais le temps ne s’y prĂªtait pas. L’équation du moment Ă rĂ©soudre est de rĂ©gler d’abord les problèmes essentiels des populations. « Quand moi j’étais Ă Lokokanmè, personne ne me disait comment on allait modifier la constitution. Tout ce qu’on me demandait, c’est comment on allait avoir de l’eau potable » affirme l’He Agonkan.
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