la foule grondait, les réseaux sociaux s’agitaient, les numéros de téléphone des députés avaient été publiés, et ils pouvaient être livrés à la vindicte populaireLe président de l’Assemblée nationale, Me Adrien Houngbédji, profitant de l’ouverture solennelle de la première session ordinaire de l’année 2017, s’est prononcé pour la première fois sur le rejet du projet de révision de la constitution. C’était en présence de son hôte, le président du parlement du Burkina-Faso, Salifou Diallo.
Dans son discours d’ouverture de la première session ordinaire de l’année 2017, le président Adrien Houngbédji a profité de cette opportunité pour tirer les leçons de ce rejet historique du projet de révision de la constitution du 11 décembre 1990.
« De cette fièvre, nous devons tirer la leçon que le peuple béninois demeure attaché à la constitution du 11 décembre 1990, un attachement émotionnel qui frise le fétichisme, qui frappe de suspicion toute initiative de révision, qui condamne à l’échec toute tentative de révision, et qui malheureusement laisse sans solution les problèmes réels : la peine de mort qu’il faut abolir, la Haute Cour de Justice qu’il faut rendre opérationnelle, la Cour des Comptes qu’il faut créer, la représentation des femmes dans les instances de décision qu’il faut améliorer, la réforme de notre système partisan et j’en passe ».
Comme un regret, le président Adrien Houngbédji déclare « Je crois sincèrement que nous aurions pu profiter de l’opportunité que nous offrait le projet de révision, pour engager et faire aboutir ces réformes là, dont chacun reconnaît la nécessité ».
Toutefois, il reconnait que c’est en toute liberté que ses collègues ont exprimé leurs convictions, dans un débat riche de sens, respectueux des opinions de chacun, et dans l’intérêt supérieur de notre pays.
Aussi, pour finir, le président Adrien Houngbédji reconnait le courage dont ses collègues députés ont fait preuve dans cette épreuve, en choisissant de faire un vote public, malgré que, selon lui, « la foule grondait, les réseaux sociaux s’agitaient, les numéros de téléphone des députés avaient été publiés, et ils pouvaient être livrés à la vindicte populaire ».
Le président de l’Assemblée nationale n’a pas occulté les différentes déclarations de ses collègues présidents de groupes parlementaires. Après avoir reconnu qu’il est solidaire de leurs déclarations, Me Adrien Houngbédji dira que l’Assemblée nationale est le réceptacle, le point vers lequel convergent toutes les contradictions de notre société. « Le principal atout de notre institution, c’est sa cohésion, c’est sa crédibilité… Je vous suis reconnaissant, aux uns et aux autres, de votre contribution sans cesse renouvelée, au maintien de cette cohésion et de cette crédibilité, malgré nos différences de sensibilité ; malgré nos divergences d’opinion » conclu t-il
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