De sources proches du monde judiciaire, on apprend que le juge d’instruction chargé des enquêtes sur l’affaire Ppea II, a rendu ce lundi une ordonnance de non-lieu.La justice béninoise conclut qu’il n’y pas matière à poursuivre toutes les personnes accusées dans l’affaire PpeaII.
Selon des sources concordantes proches du monde judiciaire, c’est ce qu’il ressort de l’ordonnance de non-lieu rendue ce lundi 16 mai 2017, par le juge du deuxième cabinet d’instruction du tribunal de première instance de première classe de Cotonou.
Eclatée en mai 2015, l’affaire Ppea II est relative au détournement de près de 8 milliards Fcfa, destinés au financement de projets d’accès des populations à l’eau potable, dans le cadre du programme pluriannuel d’appui au secteur Eau et Assainissement (Ppea II). Et ce, à raison de 2,6 milliards Fcfa d’aide publique hollandaise et 5 milliards du budget national.
Le scandale a été révélé par un audit commandité par les Pays-Bas. Plusieurs personnalités sont mises en cause. Ce sont notamment le député Barthélémy Kassa, à l’époque ministre de l’énergie et de l’eau, de cadres du ministère et de la direction générale de l’eau, sans oublier les hommes d’affaires Rock Néiri et Rémy Codo, considérés comme les cerveaux de l’opération. Le ministre Kassa avait démissionné de son poste au gouvernement. A l’époque, fraichement élu député, il a regagné son siège à l’Assemblée Nationale. La procédure de demande de levée de son immunité parlementaire n’a pas abouti. Par un vote en plénière, les députés ont rejeté la demande du président Boni Yayi. Les cadres incriminés quant à eux, ont été mis sous mandat de dépôt par le juge d’instruction. Dans la même logique, il avait émis deux mandats d’arrêt internationaux contre les sieurs Rock Néiri et Rémy Codo. Suspendue après l’éclatement du scandale par les Pays-Bas, la coopération bénino-hollandaise dans le secteur de l’eau a été rétablie quelques mois plus tard avec le remboursement par le Bénin de l’argent détourné.
Ce lundi, dans la foulée du non-lieu du juge d’instruction, plusieurs personnes détenues dans cette affaire ont retrouvé leur liberté. Ce sont entre autres, Nouhounm Touré, Ahélatoulaye Bouraima Mama et Kombiéni Emmanuel ; respectivement directeur général de l’eau, directrice des ressources matérielles et financières, et directeur de la prospective et de la programmation et coordonnateur adjoint du projet au moment des faits. On apprend aussi que le non-lieu du juge annule les mandats d’arrêts émis contre Rock Néiri et Rémy Codo. Reste à savoir si le parquet fera appel de la décision du juge d’instruction
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