Patrice Talon: « Les discussions sont en cours entre la France et nous, ça évolue et nous pensons que la France finira par donner une suite favorable à cela ». Depuis la demande non aboutie du gouvernement béninois, pour réclamer le retour des objets culturels détenus, depuis les années 1900, par la France, le chef de l’Etat béninois n’avait toujours pas pris ouvertement la parole à ce sujet.
Lundi dernier, dans une interview accordée à Financial Afrik, à Ahmedabad en Inde et à l’occasion des 52èmes assemblées annuelles du groupe de la Banque africaine de développement (BAD), Patrice Talon a rappelé les retombées touristiques du patrimoine culturel déporté en France et affiche son optimisme quant au retour des biens, au moyen de négociations avec les autorités françaises.
Patrice Talon donne, sans doute, raison à Florent Couao-Zotti qui affirmait le 17 mai dernier, dans jeune afrique : « La diplomatie commanderait … que la requête soit portée par le chef de l’État béninois en personne. ». Cette intervention du président de la République témoigne de son implication personnelle dans le retour de ce patrimoine historique important au Bénin.
Nous ne sommes pas dans la revendication
La demande de la partie béninoise est légitime. Mais, il n’en demeure pas moins que, la restitution des œuvres d’art volées par la France, s’obtienne, uniquement, à l’issue de négociations. Le président de la république du Bénin en est conscient et déclare : « Nous ne sommes pas dans la revendication … Mais nous souhaitons développer avec la France, un partenariat ou une collaboration qui fait que certains biens peuvent être retournés. ». Les négociations, si elles aboutissent, c’est le secteur touristique béninois qui en sera relancé.
Le tourisme est un secteur de création de richesse
En effet, Patrice Talon mesure l’impact du retour des biens pillés, sur le plan économique, notamment. Il s’agit de redonner une lueur d’espoir aux acteurs touristiques béninois qui sont en difficulté permanente.
« Le patrimoine culturel est un élément important du tourisme. Le tourisme est un secteur de création de richesse, et qui peut contribuer à transformer l’environnement économique d’un pays », pense Talon.
Il serait donc merveilleux que les objets culturels volés par le colonisateur soient retournés dans les musées et centres d’attraction de l’ancien Dahomey.
Certains biens peuvent être prêtés ou copiés
Même si, le Bénin est le premier pays africain (ancienne colonie française) à avoir fait la demande de biens confisqués par le colonisateur, d’autres pays du monde ont déjà posé, par le passé, le même pas et ont obtenu des arrangements. Pour Patrice Talon, « Certains (biens) peuvent être prêtés pour un temps, et même nous pouvons faire des copies pour d’autres. ». Cela va permettre de développer le programme touristique du pays, « à travers le patrimoine mémorial historique. ».
La France finira par donner une suite favorable
D’où la nécessité de poursuivre les échanges avec la France qui, avait déjà opposé un premier refus sous le président François Hollande. Quant à l’idée de savoir si les démarches aboutiront avec le nouveau président Emmanuel Macron, le président du Bénin rassure.
« Les discussions sont en cours entre la France et nous, ça évolue et nous pensons que la France finira par donner une suite favorable à cela ».
Déportées depuis la période coloniale, particulièrement, juste après la fin de la résistance du roi Béhanzin, les œuvres d’art du Dahomey durent déjà plus d’un siècle au quai d’Orsay.
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