La crise que connait le parti Renaissance du Bénin ne présage pas d’une issue favorable pour les « rebelles ». Et ce, au regard des dispositions réglementaires et de l’histoire de cet important parti de l’échiquier politique national.La Renaissance du Bénin, un des plus grands et anciens partis politiques du Bénin à l’ère du renouveau démocratique, est en crise.
Des réunions extraordinaires d’une partie du bureau politique du parti à Abomey les 19 et 21 mai ont débouché sur deux décisions majeures : la destitution de Léhady Soglo de la présidence de la Rb, et son exclusion du parti. Une vingtaine, les frondeurs reprochent à Léhady Soglo sa « gestion opaque, autoritaire et solitaire » du parti, depuis qu’il en a pris les rênes en 2010, la violation des directives et statuts, des préjudices grave aux intérêts du parti, une négligence « grossière de ses obligations envers le parti ».
Pour sa part, le maire de Cotonou qualifie ces réunions « d’illégales », avec des « décisions nulles et de nul effet », et qui « ne sauraient s’imposer au parti ». D’ailleurs, il affirme être le « le seul et légitime président, légalement élu par le dernier congrès du parti », et « ne pourrait être déchu par un groupuscule dénué de toute légitimité. »
En réalité, selon l’article 51 des statuts de la Rb, le président du parti est élu pour cinq ans par le congrès. En cette qualité, il convoque et préside les sessions du congrès, du comité directeur national, et les réunions du bureau politique national. Ceci étant, parallélisme des formes oblige, une instance inférieure au congrès peut-elle décharger Léhady de ses fonctions ? En attendant donc le prochain congrès, l’actuel premier citoyen de Cotonou se considère toujours dans ses droits et devoirs de président de la Renaissance du Bénin.
L’histoire se répète ?
Cette fronde qui a pris corps dans la cité des Houégbadjavi n’est pas la première crise majeure de l’histoire de la Rb. Les « Houézèhouè » en ont connu bien d’autres par le passé. Elles se sont toutes soldées par l’échec et/ou la mort politique des membres « rebelles ».
On se rappelle la grande crise politico-juridique de 2002 dont l’issue fut l’échec cuisant et la mort politique de personnalités comme Nathanael Bah, Maxime Houédjissin et consorts. Il y a eu, ensuite, la crise animée par les députés Azannaï, Patrice Tosse, Raphael Ahandogbo et autres. La plupart des frondeurs y ont laissé politiquement leurs plumes. Plus récemment, le parti a connu d’autres départs tels que Quenum, Ali Camarou, Sado et autres.
Selon des observateurs de la vie politique nationale, le parti a survécu à toutes ces crises et mouvements de départ. Pour celle en cours, l’on attend le grand jeu que sortiront le président d’honneur et la présidente fondatrice que sont Nicéphore et Rosine Soglo ; puisque selon des proches du parti, le dernier mot revient à ces deux ainsi qu’à d’autres personnalités morales très influentes du parti
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