Jules-Armand Aniambossou, invité de Christophe Boisbouvier sur rfi ce matin, parle de la politique africaine du nouveau président de la République française. Pour l’ancien Ambassadeur du Bénin en France et membre actif de l’équipe de campagne du candidat Macron, le nouveau président entend nouer avec l’Afrique un partenariat pragmatique et gagnant-gagnant basé sur le respect mutuel. Il s’agira d’une politique africaine à trois dimensions, marquée par la création d’un Conseil présidentiel pour l’Afrique.
Découdre avec la coopération unilatérale
Depuis toujours, plusieurs experts pensent que les relations entre la France et les pays africains ont été unilatérales. Emmanuel Macron dans son programme, compte en donner une nouvelle orientation. Jules-Armand Aniambossou dévoile que le nouveau président apporte des innovations à la politique africaine de la France. Il explique : « D’abord une vision transversale qui rompt avec la segmentation par thèmes et par politiques que nous avons connue jusqu’à présent ».
Désormais, la politique française sur l’immigration, le développement et la sécurité en Afrique doit connaitre une participation active des pays africains. La France-Afrique autrefois axée, seulement, sur la francophonie, le commerce, la démocratie, la culture, et le climat va s’élargir vers une prise en compte globale de tous les secteurs.
Partenariat Europe, Afrique et Méditerranée
Selon Jules-Armand Aniambossou, Macron s’inscrit dans la logique d’une relation France-Afrique amplifiée. Le partenariat va donc s’étendre à un cercle Europe, Afrique et Méditerranée. D’où l’intérêt du discours de Macron le 1er avril dernier à Marseille qui a porté sur « Les routes de la liberté et de la responsabilité ».
Associer tous les acteurs
La troisième dimension de ce partenariat entre la France et les pays africains prône la nécessité d’une mobilisation totale de tous les acteurs. Non seulement, le partenariat tient compte des Etats, mais aussi, il concerne les sociétés civiles, les entreprises, les organisations internationales et les ONG. Figurent également parmi ces acteurs, la diaspora et les binationaux.
« Les diasporas et les binationaux doivent être au cœur des relations entre les pays africains et la France, parce que tout simplement ces diasporas et ces binationaux sont source de richesse considérable, tant au plan sociétal qu’au plan économique » affirme Jules-Armand Aniambossou
Plus loin, Jules-Armand Aniambossou annonce la création d’un Conseil présidentiel pour l’Afrique, au cours du quinquennat de Macron.
L’idée de la création d’un Conseil présidentiel pour l’Afrique
Le Conseil présidentiel pour l’Afrique, Emmanuel Macron l’a inscrit dans son projet de société. En fait, il s’agit d’ « une enceinte qui devrait permettre au chef de l’Etat de consulter un panel de personnalités de haut niveau s’intéressant au continent africain », a expliqué Aniambossou. C’est un panel moitié africain, moitié français. Il va servir de repère pour le président Macron en vue de la mise en œuvre de ses initiatives éventuelles sur l’Afrique. Cette structure sera pour Macron, un cadre de réflexion et de conseil pour une orientation conséquente de sa politique africaine.
Jules-Armand Aniambossou poursuit : « … que cette composition puisse permettre de réfléchir, de proposer et de rapporter directement au chef de l’Etat ». Il précise que le Conseil présidentiel pour l’Afrique ne sera pas une instance de consultation ou administrative. « C’est-à-dire qu’il ne prendra pas la place du ministère des Affaires étrangères ou de la cellule diplomatique de l’Elysée ». Mais il va assumer la complémentarité avec l’institution diplomatique.
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