3e Congrès Ordinaire du Parti R.E. (Bénin) : discours de Candide Azannaï

Mesdames et Messieurs les Présidentes et Présidents, Mesdames et Messieurs les Représentants des Partis et Alliances de Partis, Mesdames et Messieurs les membres du Bureau politique,Autorités religieuses et traditionnelles, Distingués invités, Militantes et militants, Sympathisantes et sympathisants,  Chers congressistes, Mesdames et messieurs les journalistes, Mesdames et messieurs,

Mes premiers mots, en ce moment où s’ouvre le troisième congrès ordinaire de mon Parti, vont au peuple béninois à qui j’adresse mes très chaleureuses salutations ainsi que mes vifs remerciements pour le soutien constant qu’il a toujours témoigné à notre Parti et à mon humble personne.

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A la suite du Président du comité d’organisation de ce congrès, je tiens à souhaiter la bienvenue à cette cérémonie, à tous nos distingués invités et à tous les congressistes venus de Cotonou, des Départements de notre pays et de la diaspora béninoise dans le monde. Votre présence nous honore.

Recevez ici notre sincère gratitude et l’assurance de notre cordiale estime. Je voudrais exprimer mes sincères remerciements aux responsables des Partis politiques présents à ces assises, soyez assurés de notre parfaite considération et de notre reconnaissance.

Je remercie très profondément le Président du comité d’organisation du congrès, l’Honorable Jules GNAVO, l’une des meilleures personnes dont on puisse rêver à ce poste, ainsi que tous les membres du comité. Je remercie l’Honorable Guy Dossou MITOKPE, Secrétaire Général du Parti, les élus nationaux, communaux, locaux et les bénévoles du Parti qui ont contribué à la tenue de l’événement de ce jour.

Vous êtes les meilleurs, le Parti est fier de vous et je salue votre dévouement et votre générosité. Mesdames et messieurs les Présidentes et Présidents, Distingués invités, Chers congressistes, Mesdames et Messieurs, Restaurer l’Espoir est né il y a onze ans (11 ans) à un moment crucial de notre histoire politique.

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Aujourd’hui, nous pouvons être fiers du chemin parcouru. Il y a 11ans, nous l’avons porté sur les fonds baptismaux. Il y a 11ans, nous avons fait l’option fondamentale du Libéralisme social, un courant conciliant les valeurs du libéralisme à celles inspirées de l’humanisme. Depuis 11ans, seul ou en alliance, nous avons tenu notre rang. Depuis 11ans, il n’y a pas eu de Législature où nous avons été absents.

Depuis 11ans, il n’y a pas eu d’élection communale et locale où nous n’avons pas été représentés. C’est le lieu de saluer les membres fondateurs, à qui nous rendons hommage pour leur engagement et leur détermination, pour leur clairvoyance. C’est également le lieu de saluer le courage et le dynamisme de nos militants et sympathisants pour notre lutte commune en vue de l’instauration d’un Bénin meilleur pour tous. Le Parti Restaurer l’Espoir vous en sera toujours reconnaissant. Le sens de notre engagement en politique c’est de nous assurer que chaque enfant de ce pays peut aspirer à la dignité et au meilleur.

Ce troisième congrès de notre Parti est placé sous le thème : ‘’Crédibilité politique et confiance publique : s’engager pour l’intérêt général’’.

Je mesure à sa juste valeur les enjeux d’un tel thème et je m’en réjouis. Je m’en réjouis parce que simplement ce thème nous interpelle devant le constat d’une crise de confiance publique sans précédent ; crise de confiance aggravée par d’inquiétantes dégradations de l’image que nous renvoie l’homme politique. Pour certains la politique n’est qu’un instrument qui favorise les puissants et brime les peuples.

D’aucuns définissent la politique comme un terrain fertile pour les combats d’égo et les compromissions de toutes sortes. Certains sous le couvert du pouvoir politique utilisent les leurres et les bricolages esthétiques comme modes de gouvernance. A quoi servirait la politique si elle consistait seulement à promettre au peuple les lendemains qui chantent et à repousser continuellement la réalisation de cette promesse ? Camus écrivait ‘’vivre c’est ne pas se résigner’’.

A Restaurer l’Espoir nous croyons à l’engagement sincère comme levier du progrès et gage de l’amélioration des conditions de vie de nos populations. Pour nous, taire les entorses et les violations à la loi, les dissimuler ou feindre de ne pas les voir, se résigner, c’est les accepter.

Les convictions qui sont les nôtres ne sont pas de vains mots. En tant que politique, il est de notre devoir de faire mentir ces assertions qui décrédibilisent le politique, ruinent la confiance publique et interrogent l’engagement militant et l’utilité des Partis politiques. La politique se légitime par la crédibilité de ses acteurs. Cette crédibilité n’est pas mesurable à l’achat des consciences.

Elle ne peut se jauger à l’aune des soutiens politiques forcés et manipulés. Elle est consubstantielle à la confiance que les populations placent en leurs dirigeants et cette confiance n’est pas aveugle. Du moins, elle ne peut l’être continuellement. Je pense avec Rousseau que « le citoyen doit s’armer de force et de constance et dire chaque jour de sa vie au fond de son cœur, ce que disait un vertueux Palatin dans la Diète de Pologne ‘’je préfère, les dangers de la liberté au repos de la servitude’’ ».

Mais pourquoi s’interroger sur la crédibilité politique ? Pourquoi s’interroger sur la confiance publique ? Et pourquoi s’interroger sur le sens de notre engagement politique ? En s’appuyant sur Sandy Allgeier, nous pouvons comprendre mieux l’intérêt que revêt la crédibilité politique.

« Si vous n’êtes pas crédibles, les gens ne vous feront pas confiance. S’ils ne vous font pas confiance, vous ne parviendrez pas à les convaincre. Et si vous ne parvenez pas à les convaincre, vous ne pourrez pas régler les problèmes, innover ou diriger ».

Car la confiance ne s’achète pas. Elle se mérite. Elle est essentielle à la réussite de toute entreprise. Elle permet d’inspirer confiance. Elle permet à l’entourage de l’acteur public d’adhérer à ses idéaux. Nous voudrions partager également avec cette auguste assistance quelques ingrédients de base que nous empruntons à Renée Parent à propos de la crédibilité. La crédibilité suppose la compétence la transparence, la cohérence, les habiletés relationnelles, la démonstration des qualités que les populations estiment importantes pour leur épanouissement, la disponibilité à être en mode écoute et non uniquement en mode commandement.

Nous pensons avec Sandy Allgeier, que la crédibilité se gagne par les gestes et non par le statut et le pouvoir, la sincérité génère la confiance. « La sincérité réside dans le fait qu’une personne soit engagée par ce qu’elle dit, dans ce qu’elle dit. Qu’elle porte le trouble et l’émotion sans quoi ses actes et ses paroles n’emportent aucune crédibilité. » recommandait J. L. Austin On augmente ses chances d’inspirer confiance quand on s’abstient de jugements hâtifs, rusés, violents et enragés.

Il faut être ouvert aux opinions des autres.

Lhomme politique doit avoir des aptitudes à communiquer, le respect, l’ouverture, l’écoute et la facilité à nouer de bonnes relations. Il faut avant de s’engager à faire quelque chose, s’assurer de sa faisabilité, et aussi ne pas prétendre qu’on a des principes mais les bafouer à la première occasion ou agir avant de réfléchir. L’homme politique doit-il être un Euripide pour qui c’est « la langue qui promet et non le cœur » ? Pour nous à Restaurer l’Espoir, l’homme politique doit être un soldat de l’intérêt général et la crédibilité son uniforme de combat.

A ce propos, je voudrais me référer à Meninecke dans son célèbre ouvrage L’idée de la raison d’Etat dans les temps modernes, « L’homme d’Etat perd la liberté d’agir de façon personnelle et arbitraire ; il est un soldat au service de l’Etat ». Pour être crédible, il faut avoir la confiance publique. La confiance publique est la pierre centrale de tout système démocratique bien portant.

Elle n’est pas un chèque en blanc. La confiance publique repose sur les exigences de la moralisation de la vie publique, de la transparence, de la bonne gouvernance et de la condamnation des conflits d’intérêt dans l’exercice des pouvoirs publics.

Notre Parti nous invite et invite également les responsables politiques quels que soient leurs bords à méditer ces mots.

Mesdames et messieurs, il faut redonner confiance aux forces vives de notre Nation, les cadres, les commerçants, les ouvriers, les paysans, les artisans ; hommes, femmes, jeunes, déçus par la pratique de la politique dans notre pays depuis des décennies.

La confiance publique est déterminée par la part de l’intérêt général dans les préoccupations des acteurs politiques. Il y a confiance publique si cette part remplit la totalité de l’action publique. Il existe pour l’homme politique des possibilités de renouer ou de rétablir ou encore de restaurer la confiance publique en respectant les lois, en tenant parole c’est-à dire en établissant l’équilibre entre son dire et son agir.

La confiance publique est donc indissociable de l’intérêt général. Mais à quoi reconnaît-on le respect de l’intérêt général, gage de la confiance publique ? L’intérêt général peut se définir comme une situation qui génère un bien-être pour tous les individus d’une société. L’intérêt général est donc ce qui profite à toute la communauté entière, ce qui va dans l’intérêt de tous. Il s’oppose à l’intérêt personnel. Il est des principes de l’intérêt général que l’Etat ne peut être réduit à une association d’individus ayant en vue leurs intérêt particuliers.

Mesdames et messieurs les Présidentes et Présidents,

Distingués invités

Chers congressistes,

Mesdames et messieurs,

L’intérêt des travaux des présentes assises n’est pas seulement dans la réappropriation de la place centrale exclusive que doit avoir pour le politique la triade crédibilité politique- confiance publique et intérêt général. Nous voulons provoquer une manière autre de faire la politique sans avoir exclusivement recours à la ruse, à la rage, à la violence, à l’immoralité, à la cupidité et au mensonge. En un mot, la politique ne peut pas se dérouler sur le seul terrain de l’immoralité, des compromissions et des égos surdimensionnés qui menacent, intimident, terrorisent et usent de la corruption.

Hegel évoquait le caractère inacceptable de l’idée d’opposition entre la raison d’Etat et les devoirs de la morale. Machiavel qui sert souvent de refuge à certains pour justifier toutes sortes de perversions en politique, n’exclut pas du tout la nécessité du vrai. Il met en garde le prince contre les dangers de l’ivresse de la flatterie. Il conseille de s’abstenir des biens des concitoyens et des sujets et de leurs femmes et recommande la lucidité requise pour fuir les flatteurs. L’homme politique doit armer (au sens d’éduquer) et renforcer ses militants pour que leur courage, leur détermination, leurs compétences soient au service de l’intérêt général.

À Restaurer l’Espoir, nous nous interrogeons à la suite de biens d’autres, si tous les coups devraient être permis ? Ne faudrait-il pas avoir une éthique forte pour aller plus loin comme le recommandent des sagesses ? Combien de personnes continueront-elles de vivre heureux ou tout au moins, de survivre dans nos contrées, si tout autant que nous sommes, nous nous complaisons dans le confort du « oui du résigné  » ou de l’inaction ? Un de nos illustres contemporains disait :  » le mal triomphe par l’inaction des hommes de bien ».

Aujourd’hui, le mal qui nous guette, et qui est déjà à nos portes, a pour nom la résignation face à la surpuissance de l’intimidation des fortunes supposées ou réelles. Nous sommes dans un pays où une large partie de la population n’a pas le minimum vital. Nous sommes dans un pays où les offres d’emploi sont infimes comparativement aux demandes.

 

Je déclare ouverts les travaux du 3e Congrès de Restaurer l’Espoir.

 

Dieu bénisse nos travaux.

Dieu veille sur notre Pays.

Je vous remercie de votre attention.

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