Le Programme de Vérification des Importations fait parler à nouveau de lui. Le gouvernement béninois accorde des exonérations à Bénin Control et aux sociétés affiliées à Bénin Control dans la gestion du PVI. L’ancien ministre de l’Economie maritime et de la Justice et actuel député Valentin Djènontin dénonce sur soleil fm, le conflit d’intérêts et parle d’un partenariat public-privé anti constitutionnel
Pour avoir été ministre de tutelle du secteur portuaire et ayant vécu, sous l’ancien régime, la crise du PVI entre l’Etat et Patrice Talon, alors, président du Conseil d’Administration de la société Bénin Control SA, Valentin Agossou Djènontin donne des explications de fond sur le dossier PVI. Il condamne fermement les exonérations accordées à Bénin Control.
Ça pose un problème moral
Djènontin estime que dans le cas de figure actuel, Bénin Control ne devrait pas commercer avec l’Etat béninois. Il fait référence à l’article 52 de la constitution béninoise qui interdit tout lien commercial entre le président de la République ou son intermédiaire et l’Etat qu’il dirige. A l’analyse du député, Patrice Talon agit à l’encontre de cette disposition.
Il fait surtout remarquer que lorsqu’il s’est agi de ressusciter le PVI de ses cendres sous le régime actuel, le nom de Patrice Talon, président de la République figurait comme président du Conseil d’Administration de Bénin Control. Très tôt, des voix se sont élevées et le nom de Olivier Boco a remplacé celui du chef de l’Etat. Jusque là, rien n’y change selon Djènontin. Car, Talon aurait reconnu, lui-même, que Olivier Boco est un ami ; ce qui lui fait porter le chapeau d’intermédiaire.
« Ami, c’est bien un intermédiaire dans le cadre des marchés publics », dénonce-t-il.
En tout état de cause, Olivier Boco demeure un associé de Talon. Plus grave, les enfants du président sont des actionnaires de Bénin Control. Toute chose qui participe du conflit d’intérêt au sommet de l’Etat.
Les ministres méconnaissent le PVI
Valentin Djènontin accuse les ministres des Finances et celui des Infrastructures et des Transports de ne pas maîtriser le dossier PVI. Notamment, le ministre des Finances Romuald Wadagni, dans une récente lettre adressée au directeur du Conseil d’Administration de Bénin Control, se réfère à un décret de 2011 qui n’existe plus.
« Le décret 061 du 15 mars 2011 a été déjà annulé. », affirme l’ancien ministre.
Il se dit surpris de la mention qui en est faite, dans la lettre du ministre.
En effet, c’est ce décret qui a institué le PVI en 2011. Mais, il a été abrogé à la suite de négociations infructueuses entre le régime de Boni Yayi et les responsables de Bénin Control. Alors, il n’est plus question de s’appuyer sur un décret inexistant pour prendre d’autres décisions.
Ce qui indigne davantage l’Honorable Djènontin, ce ne sont pas les exonérations accordées, car, « ce n’est pas une mauvaise chose en soi. », a-t-il avoué. Il reconnait également que sous Yayi, il était prévu des exonérations sur le PVI. Toutefois, il juge disproportionnés les avantages octroyés à Bénin Control. De surcroît, aucune légalité n’est respectée dans le cadre des autres sociétés concernées par cette mesure.
En effet, le gouvernement a élargi ces exonérations à des sociétés partenaires de Bénin Control. Le danger est que l’affiliation à ces différentes structures n’a pas un fondement juridique. Djènontin : « Avant que Bénin Control ne décide de travailler avec d’autres structures, il devrait demander l’autorisation préalable du ministre de la justice »,puisqu’il s’agit d’une réforme douanière.
Djènontin voudrait attirer l’attention du peuple sur ce fait, puisque ce gouvernement qui gouverne aujourd’hui par « la ruse et par la rage » pourrait bien adopter un document antidaté pour se justifier.
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