La place du 10 janvier située à Gbècon dans la commune de Grand-Popo, est menacée par l’érosion côtière. Une bonne partie de la ville de Hillacondji est déjà engloutie par la mer, et si rien n’est fait, cette autre partie connaitra une 2ème embouchure.C’est pour constater de visu l’ampleur de l’érosion dans la commune de Grand-Popo qu’une délégation de la Banque Mondiale, les responsables du projet WACA et des cadres du ministère Cadre de Vie et de Développement Durable, ont effectué ce mardi 27 juin 2017 une descente pour visiter certains points menacés de destruction.
Quatre points ont été visités par la délégation composée du Directeur du département des changements climatiques au niveau de la Banque Mondiale, James Clos, du point fiscal du projet WACA au Bénin, Bassabi Moussa Bio Djara, de la Direction Générale des Eaux et Forêts, du PUGEMU, du Conseil Communal de Grand-Popo, avec à sa tête le maire Anani Hlondji.
C’est l’embarcadère d’Agbanankin sur la rivière de Gbaga, à la frontière fluviale bénino-togolaise, qui est le premier endroit visité. Après cela, le cap a été mis sur l’embouchure dite de la bouche du Roi, située dans l’arrondissement d’Avlo, à 10 km de Grand-Popo. La délégation y a aussi constaté le phénomène d’érosion. La place où est célébrée chaque 10 janvier la fête du culte Vodoun, est coincée entre les érosions côtière et fluviale, car distance qui sépare la mer et le fleuve est très infime.
Aux dires de Bio Bassabi Moussa, point focal du projet WACA au BéniGrand-Popon, si rien n’est fait dans l’immédiat, d’ici deux ans, il y aura une autre embouchure à ce niveau. « La situation est grave et il faut agir au plus vite, a-t-il poursuivi ».
50 milliards pour protéger la côte
WACA est le projet d’adaptation Erosion des zones côtières en Afrique de l’Ouest. Il prend en compte le Bénin, le Togo, le Ghana et la côte d’Ivoire. C’est un projet de plus de 50 milliards de cfa qui sera financé par la Banque Mondiale. Les quatre points visités et cités plus haut sont pris en compte par le projet. Ce projet pilote intégré de la gestion du littoral qui sera mis en œuvre en 2018, prend en compte la protection côtière, la gestion des ressources naturelles, la création des aires communautaires, la protection de la biodiversité et le développement économique local à travers les activités génératrices de revenus (AGR).
Par exemple, il est prévu l’aménagement de la place du 10 janvier à travers une politique de sauvegarde environnemental, la protection du site vodoun, et le dragage du fleuve mono a la hauteur du 10 janvier. La mer ayant déjà englouti une partie de la ville de Hillacondji, il faut chercher une autre activité aux pêcheurs qui ont perdu leurs maisons et leurs biens. Et la pèche n’étant plus fleurissante a cause de l’usine de phosphate de Kpemè au Togo, le projet ‘’Waca’’ a prévu la reconversion des pécheurs en marchands, sur un site dénommé village Louis-condji. Ce village a été également visité par la délégation.
Le dernier point visité est le site de hilacondji, frontière Bénino-togolaise, le point le plus érodés. Si rien n’est fait, cette partie va disparaitre de la carte de la commune de Grand Popo. Il urge donc que des actions soient menées pour sauver la commune de Grand Popo de l’érosion côtière et fluvial, ce double péril imminent. La délégation de la banque mondiale a pris la mesure de la situation en demandant au point focal ‘’Waca’’ Bénin, d’accélérer la procédure pour que les travaux démarrent le plutôt possible.
Il faut souligner qu’a la fin de la visite, le directeur du département des changements climatiques de la Banque mondiale, James Close, a été fait citoyen de la commune de Grand Popo, à travers un habillement typiquement Popo : pagne et serviette au cou, avec une canne en main.
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