Hier samedi a été l’étape d’Allada pour la vulgarisation du Programme d’Action du Gouvernement (PAG).Une dame a pris à partie le ministre Pascal Iréné Koupaki en pleine séance. C’était la grosse surprise de la tournée de vulgarisation du Programme d’Action du Gouvernement (PAG) dans le département de l’Atlantique.
Avril 2016 à avril 2017, Patrice Talon assume un an de pouvoir qui n’est guère reluisant, marqué d’une communication gouvernementale fortement dénoncée. Le gouvernement change alors de stratégie et s’est surtout lancé dans une spirale de vulgarisation de son fameux programme d’action (PAG).
Les ministres prennent des rendez-vous avec les populations dans les communes sur tout le territoire national. Depuis avril, l’exercice leur réussit plutôt bien. Mais, hier, à Allada, la séance de vulgarisation crée l’exception.
Les questions réponses…
En vue de rendre interactives les différentes communications, les autorités ont opté pour des échanges directs de propos avec les populations. Le ministre d’Etat Pascal I. Koupaki se livre alors à un exercice de questions réponses. La cible choisie désillusionne.
« Nous avons faim. Aucune des voies de Adanhounsa (Allada) n’est bonne. Nos enfants n’ont pas trouvé du travail. Au marché, nous ne vendons plus… », surprend-elle.
Des promesses non tenues
Elle ira loin dans les attaques qui semblent, du moins, justifiées. La femme plonge le ministre dans les souvenirs électoraux.
« Quand vous venez vers nous, nous faisons tout ce que vous nous demandez. Mais, une fois satisfaits, vous ne vous souciez plus de nous. ».
Au ministre de répondre malgré lui « Ho djo ho, do a dé (Tu dis vrai) ». D’ailleurs, l’héroïne avait le soutien de toute la population présente hier, à l’EPP centrale d’Allada.
Le maire est défendu
En présence du maire de la commune d’Allada, du préfet de l’Atlantique Jean-Claude Codjia et de quelques ministres dont Barnabé Dassigli, la foule était très égayée par cette réponse, à priori, inattendue. Pascal Iréné Koupaki ne se contente, sur ce coup. Il prolonge la conversation et demande à la dame : « Ce que tu viens de dire, le maire est-il au courant ? ». Visiblement, le ministre cherche à rendre responsables les autorités municipales, des diverses plaintes soulignées.
Toutefois, son interlocutrice ne lui offre la moindre occasion pour cela. « Oui, le maire le sait. A moins qu’il ne veuille pas parler. », répond-elle et elle ajoute : « D’ailleurs, rien ne dépend de lui. C’est vous qui êtes en haut, qui devriez travailler avant que le travail du maire et du préfet ne puisse aller de l’avant. Tout est dans vos mains. ». Sur ces mots, toute l’assistance ovationne la courageuse dame.
Elle a évoqué la question de plusieurs secteurs dont la production de la tomate, non soutenue par l’Etat central. Pour elle, le maire a besoin du coup de pouce du gouvernement pour réorganiser cette activité importante pour l’épanouissement des producteurs.
Koupaki demande du temps pour la réalisation du PAG
Le 08 avril dernier, le président de la République Patrice Talon, lors de sa sortie médiatique a réclamé du temps pour accomplir les promesses du gouvernement. Comme le chef de l’Etat, le ministre Koupaki réitère : « Sais-tu que pour réaliser tous ses travaux là, il faut réfléchir? ». La réponse de son vis-à-vis ne se fera pas attendre.
« Oui, nous reconnaissons qu’il faut réfléchir. Mais, ça dure déjà trop. Le temps passe ! ».
Koupaki est désarçonné, obligé parfois de donner une tournure comique à la séance. Mais, le message de la dame, la quarantaine environ, semble très bien compris et porté très loin.
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