Depuis hier lundi et à la suite des réseaux sociaux, une certaine presse relayant ostensiblement l’opinion des princes qui nous gouvernent, s’est faite l’écho « des inquiétudes « que susciterait la décision de la cour d’appel de mise en liberté des deux ressortissants d’Inde dans l’affaire dite des 54kg de cocaïne. Le matraquage médiatique était tel que des quotidiens qui se sont simplement contentés de relayer l’information factuelle ont été noyés dans le torrent de noms d’oiseaux et d’hyperboles déversés sur les juges de la cour d’appel. Morceaux choisis :
« un blanc-seing donné aux narcotrafiquants » « le Benin porte d’entrée de la drogue ? » « Qui protège la mafia de la cocaïne ?… »
On y apprend qu’avec cette décision, la cour d’appel vient de donner « un bol d’air » aux narcotrafiquants qui ternissent ainsi l’image de notre pays considéré par les experts d’une grande puissance occidentale comme une plaque tournante de la drogue dans notre sous- région. Alors questions : si notre pays est devenu cette plaque tournante de la drogue décrite avec tant de cynisme et de délectation, que font les gouvernants actuels pour inverser la tendance depuis bientôt deux ans qu’ils sont aux commandes du pays ? N’ont-ils pas honte d’appeler à la rescousse des agents étrangers pour faire le ménage en leur lieu et place ? Pourquoi les deux seuls cas connus de trafic de drogue depuis qu’ils sont au pouvoir, parce que fortement médiatisés, ne concernent que Ajavon Sébastien homme d’affaire reconverti en politique (tout comme notre président), et les deux ressortissants indiens, hommes d’affaires investis dans le commerce des noix d’anacarde, si convoité par des concurrents bien connus ?
Autres questions, liées celles-là au procès en appel : Au nom de quoi dénie-t-on à la cour d’appel composée de trois juges, le droit de revenir sur une décision prise par un seul juge en première instance dans les circonstances que l’on sait ? Pour rappel, le procès des 18kg de cocaïne venait à peine de finir quand l’affaire des 54kg de cocaïne a éclaté. Dans la foulée, une certaine presse avait déjà souligné la similitude des deux affaires en s’indignant de ce qu’elle considérait comme une politique de « deux poids deux mesures ». Pourquoi ne laisse-ton pas la justice suivre son cours, d’autant plus que le procureur général près la cour d’appel a déjà formé un pourvoi en cassation, sur instruction du Garde des sceaux ?
Pourtant, ces mêmes autorités qui s’indignent aujourd’hui par presse interposée n’ont pas pipé mot après le jugement en première instance du dossier sulfureux du Ppa2, jeté aujourd’hui aux oubliettes ? Or, dans ce dossier du vol de l’argent des Hollandais et du pauvre contribuable béninois, le parquet n’a nullement daigné interjeter appel pour donner une chance sur trois aux juges de l’instance supérieure de casser la décision inqualifiable du juge Rodolphe Azo. Indignez-vous Messieurs de vos propres turpitudes, et laissez la justice faire son travail sans interférence !
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