Après une deuxième prolongation du délibéré, le verdict est enfin tombé dans la crise qui oppose les deux ailes du Parti social démocrate (Psd). A l’issue du délibéré qui a eu lieu ce jeudi 20 juillet, le juge autorise Emmanuel Golou à organiser son congrès. Mais que de péripéties ! Le Parti social démocrate (Psd) dirigé par Emmanuel Golou a gagné une première manche dans la bataille qui l’oppose au camp des frondeurs, conduit par le président Bruno Amoussou. Les avocats d’Emmanuel Golou avaient présenté deux demandes au président du tribunal de Cotonou.
La première concerne la rétractation de l’ordonnance qui empêchait le Parti social démocrate dirigé par Emmanuel Golou d’aller au congrès. Ce sur quoi le juge lui a donné raison : le congrès de Golou peut désormais se tenir. La deuxième demande est relative à la reconnaissance d’Emmanuel Golou comme président du Psd, tout comme l’autre partie (dissidente) qui demande que la décision aille en sa faveur. Le juge s’est déclaré incompétent à ce propos.
« Cette demande excède le pouvoir du juge des référés », a-t-il déclaré.
De sources proches des conseils du président Emmanuel Golou, une nouvelle pièce a été communiquée au dossier dans la matinée de ce jeudi, jour du délibéré. Il s’agit d’une lettre du ministre de l’Intérieur qui dit ne pas reconnaître le congrès de 2015 qui a élu Emmanuel Golou à la tête du Psd. Face à cette nouvelle information apportée au dossier, les avocats du camp dissident ont demandé que le délibéré soit rabattu. Niet, a dit le juge qui vient d’autoriser Emmanuel Golou à tenir son congrès.
« Quant à la seconde décision, les cartes seront rebattues », a assuré Me Ibrahim Salami, avocat de Golou.
Flashback sur une journée pleine de suspense.
Incertitudes à l’audience…
Rendez-vous était pris une nouvelle fois pour ce jeudi après-midi au tribunal de Cotonou, précisément dans la salle d’audience E. A 17 heures, heure communiquée la veille pour connaitre du délibéré, aucune présence dans la salle d’audience. Les avocats de l’aile dissidente se sont annoncés quelques minutes plus tard. Des militants et quelques curieux prennent place dans une salle d’audience clairsemée.
Les militants de l’aile Golou se disposent en fonction de la position des avocats de leur camp. Jusqu’à 18 heures, aucun signe de la tenue du procès. La salle se vide un instant. Quelques avocats défendant la cause des frondeurs se retrouvent au dehors en aparté pour discuter. Ils s’impatientent, de même que l’assistance qui s’attend à ce que le délibéré soit prolongé à nouveau.
On en était à 15 minutes de 19 heures quand l’information est parvenue à la salle d’audience : le délibéré tient pour 19 heures. Tout le monde est rassuré. A 19 heures 15 minutes, le juge s’annonce. La sonnerie retentit trois fois, comme pour appeler l’assistance à rejoindre la salle. L’instant tant attendu n’aura duré que 2 minutes. Le juge prend la parole, lit la décision et remercie l’auditoire.
Le bruit du maillet sur la table coïncide avec le cri d’allégresse des soutiens de Golou. C’est la ruée à la sortie de la salle d’audience. Les deux avocats de la partie gagnante à l’issue de la décision de ce soir se font rattraper par la dizaine de militants surexcités. Comme pour alerter d’autres soutiens, les militants très satisfaits de la décision émettaient des appels, certains en langue nationale Adja, d’autres en français. Avec la certitude que l’aile perdante fera appel, Emmanuel Golou pourra se féliciter de ce délibéré dont l’issue était très imprévisible
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