Pénurie d’agents de santé qualifiés dans l’Alibori : Les populations souffrent le martyr

La situation sanitaire dans le département de l’Alibori n’est guère reluisante. C’est du moins ce que l’on peut retenir de la présentation faite par le journaliste de ‘’Nouvelle expression’’, le vendredi 21 juillet 2017, à la Maison des médias à Cotonou. Entamée depuis le mercredi 12 juillet dernier, la série de présentations du fruit des investigations des journalistes a pris fin le vendredi 21 juillet 2017. A l’issu d’une conférence de presse organisée à cet effet à la Maison des médias à Cotonou, il ressort de la présentation faite par le journaliste de ‘’Nouvelle Expression ‘’, sur le thème :  « Prise en charge des patients : L’Alibori en quête d’agents de santé qualifiés », que les populations du département de l’Alibori n’ont pas accès aux soins de santé de qualité, faute d’agents qualifiés.

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Travaillant sur le thème : « Prise en charge des patients : L’Alibori en quête d’agents de santé qualifiés », Vadim Quirin n’a pas tari de mots pour décrire la peine qu’éprouvent les populations dudit département en cas de maladie. A Ségbana une commune du département de l’Alibori, et plus précisément à Piami, l’accouchement se fait torche en bouche à partir de 19 heures, a laissé entendre le journaliste. Parfois, poursuit-il, les accouchements sont gérés par une aide-soignante. A Pétchinga dans la commune de Karimama, toujours dans l’Alibori, explique-t-il, si un enfant anémié a besoin d’une transfusion sanguine, il doit d’abord parcourir 150 km.

« Pour les six communes de l’Alibori il n’y a qu’un pédiatre » s’est désolé Vadim Quirin. Selon ses explications, dans l’hôpital de zone de Kandi, les nouveau-nés admis en pédiatrie ne sont pas accueillis dans un espace dédié. Toujours dans cet hôpital, soutient-il, il n’y a aucun service de néonatologie, c’est-à-dire une couveuse pour réchauffer ces nouveau-nés. Par ailleurs, il a fait observer que sur les 77 communes que compte le Bénin, Karimama est la seule à n’avoir aucune sage-femme. Du moins, celle recrutée n’est ni Agent permanent de l’Etat (Ape), ni Agent contractuel de l’Etat (Ace). Elle jouit d’un contrat de type saisonnier, exécuté au prorata des besoins.

« A Ségbana, c’est un seul médecin qui fait la consultation, le bloc, la maternité et le suivi des patients », indique le présentateur, pour non seulement montrer le manque de médecin dans ladite commune, mais aussi exposer le calvaire des populations dans cette partie du pays.

Mauvaise répartition du personnel de santé

De ce qui précède, il convient de dire qu’il y a une mauvaise répartition des ressources humaines dans le secteur. Pour preuve, seulement 16% du personnel de santé (médecins, sages-femmes d’Etat, infirmières d’Etat et Accoucheuses/infirmiers Auxiliaires d’Etat), exercent en milieu rural, pour servir les 54,3% de la population béninoise qui y habite, contre 84% exerçant en milieu urbain, pour servir 45,7% de la population du pays. Une intervention de l’Etat s’impose en la matière pour que le tir soit corrigé.

La présentation du journaliste Flore Nobimè sur le thème : « Prolifération de cabinets privés de soins non autorisés : Quand le laxisme de l’Etat encourage le drame », a mis fin à cette série de présentations entamée depuis le mercredi 12 juillet dernier. Cette dernière s’est d’abord insurgée contre le silence coupable de l’Etat, avant de l’inviter à jouer pleinement son rôle de garant des soins de qualité à sa population. Alors que, conclut-elle, la loi fixe les conditions d’exercice en clientèle privée des professions médicales et paramédicales, ce sous-secteur est envahi par des personnes non qualifiées qui opèrent en toute quiétude, sous le regard passif de l’Etat.

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« Vous avez fait plus que ce que nous avons fait en 2011 en présentant le fruit de vos investigations », s’est réjoui Franck Kpochémè, président de l’Union des professionnels des médias du Bénin (Upmb).

Il a annoncé qu’avec le soutien des partenaires, un autre programme d’investigation sera lancé dans les tous prochains jours. Le projet « Pour des médias plus professionnels au Bénin », de la Maison des médias, financé par Osiwa, vient ainsi de prendre fin en attendant le lancement du deuxième programme d’investigations

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